Oisiveté En raison de l?inexistence d?infrastructures et de maisons de la culture à El-Esnam, un village situé à 13 km à l?est de la ville de Bouira, les jeunes chômeurs ne savent plus que faire de leur temps. Ainsi livrés à eux-mêmes, ces jeunes chômeurs déambulent dans les rues de la ville. Ils s?adossent aux murs, aux abords des rues principales, en faisant mille et une folies. Pendant la nuit, ils investissent les places publiques où on les entend pousser des cris perçants et des sifflements stridents. Quelquefois, ils s?adonnent à des jeux dangereux qui donnent des sueurs froides aux passants. Malheureusement, d?autres jeunes décapsulent des bouteilles de bière sous le regard indifférent des autorités. En effet, la problématique des jeunes chômeurs est plus pertinente, compte tenu de la vulnérabilité dans laquelle ils se trouvent. Les problèmes auxquels ils sont confrontés sont divers : la pauvreté, la misère, l?ennui et l?oisiveté. Plus grave encore, certains jeunes, qui n?ont trouvé aucune aide auprès des autorités et des élus pour résoudre leurs problèmes matériels et émotionnels dans lesquels ils se débattent, abandonnent leurs études. Les statistiques montrent que la plupart des jeunes chômeurs d?El-Esnam sont des étudiants qui ont abandonné leurs études en raison de leurs difficultés financières. D?autres encore sont des diplômés qui n?ont pas trouvé du travail et, par la force des choses, viennent grossir les rangs des chômeurs. Alarmant est le fait de constater que certains de ces chômeurs, pour échapper «artificiellement» à leur condition de vie difficile, se réfugient dans l?alcool et la drogue. Interrogés, la plupart des jeunes nous répondent : «Notre avenir est incertain. Nous avons longtemps attendu l?aide des autorités, mais nous ne voyons rien venir. Personne ne veut s?occuper de nous. Aucune prise en charge. Notre vie est un enfer. Nous n?avons qu?une seule idée en tête : partir de ce bled. «Harraga» reste le moyen unique pour nous évader de ce pays qui n?est même pas capable de nous assurer ne serait-ce qu?une baguette de pain». À les entendre parler ainsi, on a l?impression que nos jeunes sont si mal dans leur peau qu?ils veulent quitter ce pays, même au péril de leur vie. Rongés par la misère et l?oisiveté, ils ne savent plus à quel saint se vouer. À présent, la sonnette d?alarme est tirée. Les autorités concernées et les élus doivent se pencher sur les problèmes des jeunes chômeurs qu?ils doivent absolument aider pour éviter qu?ils ne sombrent dans l?alcool et même la drogue. En somme, ils doivent impérativement améliorer les conditions de vie de ces chômeurs .