Repère Depuis l?Indépendance, les «Lambretta» n?ont pas disparu de la ville de Sétif. Sétif, pôle économique par excellence, réputé pour son dynamisme et son intense activité commerciale découlant de sa situation géographique qui en fait un lieu incontournable, possède certaines particularités reconnues qui perpétuent la légende du «Staïfi». Ainsi, l?Entente de Sétif, les taxis avec leur fameux 19, Aïn El-Fouara, les cafés flambant neufs, le sens du commerce et l?esprit d?initiative sont devenus une marque déposée. De ce fait, certains particularismes persistent et résistent au temps. Depuis l?Indépendance, les «Lambretta», comme on les nomme ici, n?ont jamais disparu de la ville. Bien au contraire, il y a comme une tradition qui se perpétue à travers les générations. Ces véhicules de transport public urbain de marchandises sont toujours là, aux abords des marchés, stationnés dans l?attente d?une éventuelle course. Certains, malgré leur âge, sont en très bon état, repeints, bichonnés avec amour, alors que d?autres, neufs, ont de nouvelles options et font la fierté de leurs propriétaires. Le prix de la course est modique et, par leur maniabilité, ils sont très pratiques dans la circulation, en ville. Ailleurs, on utilise des motoculteurs qui accentuent le décalage mental de nos villes «rurbanisées». Les camions de dépannage sont une autre singularité locale. Stationnés aux abords du parc d?attractions, ils guettent les déboires des automobilistes. Fraîchement repeints de couleurs attrayantes, ou neufs, de toutes les dimensions, ils ressemblent aux jouets de notre enfance. Le doyen des dépanneurs, surnommé sympathiquement «El Mouharek», en possède deux et agit en véritable professionnel en s?adaptant à l?évolution des choses. Sur les portières de ses camions est inscrit le numéro de son téléphone mobile. Il nous parle avec passion de son métier. «Nous sommes au service des clients. J?ai presque 40 ans de métier. J?aime ce que je fais. J?ai dépanné des personnes à travers tout le territoire national et même en Tunisie, en Libye et en Egypte. A n?importe quelle heure et par n?importe quel temps, on m?appelle, je pars?» Et avec un pointe d?humour, il ajoute : «N?hésitez pas à tomber en panne, je suis là?»