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Histoires vraies
La pudeur et l?indifférence (1re partie)
Publié dans Info Soir le 14 - 08 - 2005

Ce n?est pas gai. Rien n?est gai dans cette histoire. Et lorsque les choses ne sont pas gaies, c?est souvent notre faute. Ce qui est arrivé un soir pas si lointain, à Grégoire et Marie, est dur, mais il faut parfois regarder les choses dures bien en face pour essayer de les rendre plus douces. Encore faut-il y penser. Le retour à la nature préoccupe beaucoup de gens. La nostalgie des vieilles pierres, l?odeur de la vraie terre, les traditions, les racines.
Aujourd?hui, la société de consommation accroche sa publicité à tout cela. Le vin est du terroir, les parfums sont à la verveine, la cuisine est celle de grand-mère, les vacances sont à la ferme, les résidences s?appellent Bois Fleuri, le pain est au levain et les pavillons préfabriqués traditionnels. Les consommateurs d?aujourd?hui vivent sur les racines d?hier, mais ils sont si peu sûrs de cela qu?ils n?arrêtent pas de se le dire.
Et les vieux ? Les vôtres, les nôtres, ceux qui font partie du terroir et qui y sont restés ? Ils ne font pas partie des produits de consommation courants. La logistique les oublie au fond de leurs veilles maisons de vraie pierre, au milieu de leurs vrais champs de luzerne, de leurs vignes ou de leurs vallées perdues?
Grégoire et Marie sont arrivés ainsi au bout de leur âge et pour eux, le seul retour à la terre sera celui de tout le monde.
Grégoire est assis dans la cuisine. Il fait sombre, mais il n?est pas encore temps d?allumer. Dans les campagnes, celles de la France profonde, comme disent les politiciens qui ne les connaissent pas, on attend la dernière lueur du couchant. Elle suffit bien pour surveiller la soupe et bourrer la pipe. Grégoire bourre sa pipe et Marie surveille la soupe. Sur la toile cirée, il a disposé une feuille de papier quadrillé et un stylo. Voilà bien des mois qu?il refuse d?écrire à son fils. Par orgueil et par dignité. On ne dérange pas les enfants pour rien. Ils sont loin, ils travaillent et ils ont des soucis. La ville est un vampire qui leur mange la vie au point de leur faire oublier les parents. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Grégoire a soixante-quinze ans et son fils doit dire de temps en temps : «Mon père est droit comme un chêne? Il a une vie saine, lui?»
Marie a soixante-douze ans, et le même fils doit dire : «Ma mère n?a pas d?âge? Personne ne réussit comme elle les tartes à la framboise?»
Peut-être ce fils les croit-il éternels ?
Aujourd?hui, Grégoire se résigne à «déranger les enfants». Il faut dire que Marie est malade. Marie qui fut si vaillante. Marie qui commandait, époussetait, raccommodait, secouait et dirigeait la vie comme on mène un troupeau, de l?aube au crépuscule, jour après jour. Marie est paralysée. Assise, rangée dans un fauteuil, immobile. Seul son visage est resté vivant. Il lui reste ses yeux pour surveiller la soupe. Voilà ce qu?il faut dire aux enfants. Marie n?est pas d?accord. Elle a honte. Honte de céder devant les années et la fatigue. Mais Grégoire a décidé. Le temps est venu de rappeler aux fils qu?un jour ils partiront l?un après l?autre et que ce jour se rapproche. (à suivre...)


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