D'après Shaoul Mofaz, le plan de retrait ne sera appliqué qu'à la mi-août. Doucement, laborieusement, mais sûrement, le processus de paix au Proche-Orient semble être sur la bonne voie en dépit des quelques «incidents» de parcours auxquels est confrontée la feuille de route. Les accords de Charm El Cheikh, même s'ils ne sont pas respectés à la lettre par les Israéliens et les Palestiniens, il reste que la paix est possible. Les heurts ayant opposé, lundi, sur l'Esplanade des mosquées les manifestants palestiniens à une minorité d'extrémistes juifs, venus sur les traces d'Ariel Sharon souiller les lieux saints d'El Qods, pourraient être qualifiés de mineurs, eu égard aux progrès enregistrés depuis quelque temps par les deux parties sur le plan sécuritaire. La libération de détenus palestiniens, le retrait de cinq villes palestiniennes côté israélien et l'arrêt des hostilités côté palestinien sont déjà un pas de géant vers la paix. Une paix qui respecterait le droit légitime du peuple palestinien à édifier un Etat avec El Qods comme capitale, le retour des réfugiés et le retrait total d'Israël des territoires occupés. Cependant, à travers ses manoeuvres pernicieuses tendant à faire croire à un différend au sein du gouvernement Sharon, Israël veut encore gagner du temps. En effet, après s'être opposé à la libération de quelque 400 détenus palestiniens, le Premier ministre israélien Ariel Sharon estime que le retrait de la bande de Gaza ne pourrait intervenir qu'à la mi-août. Une position confirmée par le ministre de la Défense Shaoul Mofaz. En réponse à Sylvain Shalom qui a suggéré, hier, d'annuler le retrait de la bande de Gaza en cas de victoire du Hamas aux législatives palestiniennes du 17 juillet, Mofaz a estimé que «le retrait ne sera pas annulé. C'est un processus difficile mais vital pour notre avenir», a affirmé M.Mofaz à la radio militaire. «Notre plan (de retrait) sera appliqué à la mi-août», a ajouté le ministre de la Défense en réponse à une question sur une possible victoire du Hamas aux élections. «L'armée israélienne est prête pour ce retrait», a également assuré le ministre, qui s'est prononcé contre la destruction des maisons dans les colonies de la bande de Gaza qui doivent être évacuées. «Ces destructions provoqueraient un retard dans le retrait et feraient prendre des risques supplémentaires aux soldats», a souligné le ministre de la Défense. Par ailleurs, et pour mieux réussir l'opération d'évacuation de la bande de Gaza, l'armée israélienne a rendu publiques les règles de «bonne conduite» que soldats et policiers devront suivre pour l'évacuation des 8000 habitants des colonies de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie qui doit commencer à la mi-août. «Nous ne considérons pas les habitants comme des ennemis», a souligné le colonel Erez Katz, responsable de la préparation psychologique des forces d'évacuation, dont les propos sont rapportés, hier, par les médias israéliens. Des femmes, soldates et policières, seront même formées pour procéder à l'évacuation dans de meilleures conditions des résidentes et de leurs enfants. En somme, les positions de Shalom et de Mofaz par rapport au retrait de la bande de Gaza, s'accordent sur un principe : retarder encore davantage le processus de paix dans la région.