En arabe, le nom de la lune est masculin, qamr, mais dans la nomenclature algérienne traditionnelle, il est pris comme prénom féminin : Qamra, féminin de qamâr (lune, luminaire), par extension, «beau visage». Sa variante Gamra est surtout employée dans les régions sahariennes où elle a inspiré de beaux poèmes d?amour. Ce prénom se retrouve en Kabylie où pourtant le mot qamr n?est pas employé : Qamîr, qui provient, peut-être, d?un autre mot arabe, qamîr (abondant, fécond). De nouveaux prénoms, construits avec le nom de la lune, cette fois-ci masculin, ont été introduits dans la nomenclature. Il s?agit de Qamar Eddine, composé de qamâr (lune) et ddîn (religion, foi) : «lune, beauté de la religion», et de Qamar Ezzaman, composé de qamâr (lune) et al-zamân (temps, époque, siècle), autrement dit «lune, gloire du temps, du siècle». La pleine lune, badr en arabe, a inspiré deux prénoms. Le premier est Badra, féminin de badr (par métaphore, jeune homme et jeune fille au visage éclatant) ou alors de badra (?il éclatant, vif). Le second prénom, masculin, Badreddine, est composé de badr et de dîn (religion, foi), autrement dit : «éclat, beauté de la religion». Enfin, le croissant de lune, hilâl, a fourni un prénom masculin, Hilal (croissant, nouvelle lune) par extension «jeune homme très beau» du verbe halla (apparaître, se montrer à l?horizon en parlant de la lune), par extension «briller, être brillant, avoir de l?éclat» en parlant d?un beau visage.