Repère n Les fontaines fraîches (thiliwa en kabyle) représentent l?un des aspects prestigieux de la région. Leur construction remonte aux premières années du XXe siècle. A quelque 48 km à l?est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, s?étend la commune de Yakouren sur une superficie de 80 km2. Elle regroupe seize villages dont Aït-Aïssi,Tamlihth,Tighilt Bouksas et autres. C?est une région montagneuse très boisée, connue pour ses fontaines légendaires et son statut de station climatique offrant aux visiteurs la fraîcheur et l?air pur. Le chemin menant de Azazga à Yakouren est bordé de part et d?autre d?arbres dont les branches se rencontrent et s?enlacent ne laissant paraître que d?infimes rayons de soleil, comme pour protéger l?intimité des familles et de quelques couples d?amoureux qui se retrouvent dans cet endroit magnifique. Au bord du chemin qui serpente, s?installent des groupes de singes, telles des stars posant pour une séance de photos pour des visiteurs enchantés, notamment les enfants qui, à plusieurs reprises, obligent leurs parents à s?arrêter pour leur permettre de partager quelques moments de bonheur en compagnie de leurs animaux élus. «Celui qui boit l?eau de ces fontaines ne pourra plus s?en passer. D?ailleurs, des citoyens viennent de différents coins du pays pour s?y approvisionner les week-ends», précise da Idir, l?un des vieux amoureux du site. A la fraîcheur de l?eau, s?ajoutent des vertus médicinales. «Grâce à l?eau de ces fontaines, j?ai pu me guérir d?une maladie rénale», témoigne une vieille Algéroise qui ajoute : «Je revisite ce lieu à titre de reconnaissance !» La forêt de Yakouren, qui s?étend sur une superficie de 5 707 ha, abrite, selon des chercheurs de la station régionale de l?Institut national des recherches forestières de Azazga, une vingtaine d?espèces végétales dont certaines recèlent des vertus médicinales. Le chêne-liège, le chêne afarès et le chêne zen sont les principaux types d?arbres couvrant cette vaste forêt qui abrite également plusieurs espèces animales telles que le porc-épic, le singe magot, le chat sauvage, le renard, la tortue terrestre, le sanglier et autres mammifères. Ce site vit, tout au long de la journée, au rythme des chants variés d?oiseaux à l?image des mésanges, du milan noir, des rapaces, des perdrix, etc. Du haut du somptueux sommet de Tamgout à une altitude de 1 278 m, après un long et sinueux sentier, ce sont de très belles collines, une dense végétation et une large baie qui s?offrent au regard tel un tableau d?art. La région est aussi connue pour son activité artisanale, notamment la poterie kabyle. Des jeunes des villages avoisinants exposent ces produits le long de la route menant vers l?est du pays. Ce site pittoresque dispose de plus d?un atout à faire valoir et peut, à lui seul, être d?un apport indéniable pour la relance de l?activité touristique dans la région et contribuer, ainsi, à la création d?un nombre important de postes d?emploi en faveur des jeunes de la localité dont la majorité vit un quotidien difficile. Malheureusement dans cette commune, l?investissement et l?encouragement des investisseurs font cruellement défaut. L?un des sages résume cette inconscience intolérable des autorités locales par une citation kabyle : «Iridien agglutiner di yir thughmass» (Donner du blé à ceux dépourvus de dents).