Stratégie n Après des années d?indifférence, Washington décide de peser de tout son poids pour aplanir le conflit opposant Sahraouis et Marocains. L?Algérie «se réjouit de ce geste humanitaire de grande portée» et «nourrit l'espoir» que cet «événement positif (...) marque l'amorce d'une dynamique salutaire de paix, de bon voisinage et de convivialité au bénéfice des peuples de la région», a affirmé le ministère algérien des Affaires étrangères. Se félicitant, de son côté, de cette libération, la Commission européenne a réaffirmé qu?elle «souhaite également réitérer son soutien au secrétaire général des Nations unies dans ses efforts pour trouver une solution définitive et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental dans le cadre des résolutions onusiennes». Pour sa part, Paris a affirmé «se réjouir de ce geste positif», a déclaré le porte-parole du Quai d?Orsay, en précisant que «la France rappelle son soutien constant à la recherche d?une solution politique» à la question du Sahara occidental, «dans le cadre des Nations unies». Même enthousiasme de la part du ministre canadien des AE qui espère que cette mesure «relancera les négociations en vue d'un règlement définitif du conflit au Sahara occidental». Le sénateur américain Richard Lugar, président de la Commission des affaires étrangères au Sénat, qui a supervisé l'opération de libération des 404 prisonniers marocains, a eu des entretiens avec le roi du Maroc. Juste après cette rencontre, il a déclaré à la presse : «J'ai exprimé à Sa Majesté (Mohammed VI) mon espoir que cette libération sera une opportunité pour relancer le dialogue entre le Maroc et l'Algérie afin de trouver une solution au conflit.» Le sénateur a indiqué que «ni le Maroc ni l'Algérie n'ont proposé de nouvelles initiatives pour résoudre le conflit du Sahara occidental.» Les déclarations du sénateur américain cadrent parfaitement avec la vision de Washington qui souhaite la création d?un marché économique commun au niveau du Maghreb. Pour rappel, le plan de paix onusien pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, rejeté par le Maroc, prévoit une autonomie du territoire pour une période de transition de cinq ans, avant la tenue d'un référendum sur son statut définitif.