Lundi soir, le Portugal tentait de maîtriser des dizaines d'incendies de forêt, dont 32 étaient toujours hors de contrôle, alors que les premiers renforts aériens européens ont commencé à aider les pompiers portugais. Plus de 3 350 pompiers et 600 militaires, assistés de 933 véhicules ainsi que de 38 hélicoptères et avions bombardiers d'eau portugais, s'efforçaient toujours d'éteindre les feux de forêt, qui ravagent essentiellement le centre et le nord du pays confronté à sa pire sécheresse depuis 1945. Dès aujourd?hui, la quasi-totalité du territoire sera, une nouvelle fois, placée en état d'alerte «très élevé». Des canadairs français et espagnols ont participé aux opérations anti-incendies. Cinq hélicoptères allemands et néerlandais devraient être opérationnels ce mardi. Vu l?ampleur du drame, les autorités portugaises ont été contraintes de demander des renforts aux pays de l'Union européenne. La situation cependant reste critique dans le centre, où le feu continuait de progresser sur plusieurs fronts. Le Premier ministre, José Socrates, a déclaré que le Portugal pourrait recourir au Fonds européen de solidarité destiné à aider les régions sinistrées à la suite d'une catastrophe naturelle, technologique ou environnementale majeure. Cette aide est accordée lorsque l'estimation des dégâts dépasse trois milliards d'euros ou 0,65% du PIB du pays demandeur. Pour l'instant, les dégâts n'atteignent pas le seuil fixé par l'UE et l?état de catastrophe naturelle ne sera pas décrété. En 2003, le Portugal avait déjà fait appel à ce fonds et avait reçu près de 49 millions d'euros. Par ailleurs, trois nouveaux incendiaires présumés ont été arrêtés par la police. Au total, 98 pyromanes présumés ont été interpellés depuis le début de l'année. Depuis 2005, plus de 134 500 ha de forêt, maquis et cultures ont déjà brûlé dans le pays.