Des dirigeants de l'opposition antisyrienne libanaise ont quitté Beyrouth pour l'étranger, de crainte d'être la cible d'attentats. Le fils du dirigeant assassiné, le député Saad Hariri, l'un des chefs de file de l'opposition antisyrienne qui se trouve depuis deux semaines à Paris, avait reconnu, dans des entretiens à des chaînes de télévision américaines, que sa vie pouvait être menacée. Son principal allié, le chef druze Walid Joumblatt, retranché depuis sa victoire au scrutin législatif de juin dans son fief de Moukhtara, dans la montagne du Chouf à l'est de Beyrouth, s'est réfugié, lui aussi, à Paris où il s'est rendu au cours du week-end en avion privé. De nombreux autres députés et ministres antisyriens, tels le ministre des Communications Marwan Hamadé et le vice-président du Parlement Farid Makari, ainsi que des journalistes pointés du doigt par la presse de Damas, tel Ali Hamadé, ont aussi quitté le Liban, au cours de ces derniers jours, pour Paris, selon les journaux de Beyrouth. Le député et journaliste libanais Gebrane Tuéni a déclaré, lundi, à Radio-Orient, que «certains hommes politiques libanais, dont lui-même, sont directement menacés». Dimanche, le général Michel Aoun, député et chef du Courant patriotique libre (CPL), avait évoqué, dans une interview au quotidien Al Balad, un «plan visant à assassiner quatre importantes personnalités libanaises, deux musulmanes et deux chrétiennes», dont lui-même.