Menace Moins d?un mois après l?assassinat de l?ancien Premier ministre, des agissements et des accusations sont interprétés comme des «appels au meurtre». «Ils se trouvent en Arabie saoudite et en Europe», a indiqué une source proche de la famille qui a requis l'anonymat. Rafic Hariri a cinq enfants, dont un fils qui réside en Arabie saoudite et un autre en France. On ignore les raisons du départ des membres de la famille Hariri, à l'exception de son épouse, Nazek, et de sa s?ur Bahia, député du Liban-Sud, mais selon des proches, il serait lié à des «considérations sécuritaires». Le député et ancien ministre des Finances, Fouad Saniora, très proche de la famille Hariri, a affirmé que les fils de l'ex-premier ministre assassiné, Baha et Saad, avaient été contraints de se rendre à l'étranger pour leurs affaires. «Nous ne pouvons toutefois nous empêcher de trouver étranges les pratiques contre certaines institutions, notamment la Future TV, et les campagnes d'accusations de traîtrise qui nous rappellent celles qui visaient le président martyr Rafic Hariri», a ajouté M. Saniora, dont les propos sont rapportés par l'agence officielle d'information ANI. Des tracts, qualifiant Future TV, la télévision de Rafic Hariri, de «chaîne israélienne», avaient été lancés la semaine dernière à Beyrouth, accusant nommément trois membres du bloc parlementaire de l'ancien Premier ministre assassiné d'être des «sionistes». Des photos montrant le principal chef de l'opposition, le député druze Walid Joumblatt, déguisé en rabbin ou avec un ?il bandé, à l'instar de l'ex-ministre israélien de la Guerre Moshé Dayan, ont également été brandies lors de la manifestation tenue dimanche à l'appel des alliés de Damas au Liban-Sud et celle organisée le 6 mars dans la capitale syrienne. M. Joumblatt a jugé dans des déclarations aux médias libanais qu'il s'agit d'un «appel au meurtre». Par ailleurs, des enquêteurs de l'ONU, aidés par des experts dépêchés par la Suisse, sont toujours à Beyrouth pour tenter de faire la lumière sur l'attentat qui a coûté la vie à l'ex-Premier ministre et au moins 18 autres personnes à Beyrouth. L'équipe d'enquêteurs, dirigée par un policier irlandais, doit remettre, dans les prochains jours, son rapport au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan.