Constat n Alors que les critiques sur la gestion de la crise par l'Administration Bush s?amplifient, on dénombre plus de 10 000 morts pour le seul Etat de Louisiane. Katrina n'a pas seulement ravagé trois Etats du sud des Etats-Unis et tué des milliers de personnes, le cyclone a aussi mis à nu un pays incapable de faire face au désastre, en dépit des réformes sécuritaires qui avaient suivi les attentats du 11 septembre 2001. Les images diffusées en boucle d'Américains déshydratés, affamés et prisonniers d'une Nouvelle-Orléans livrée au chaos, ont humilié la superpuissance mondiale. Déjà marqués par les échecs en Irak, les Américains n'ont pu que constater la lenteur de réaction des autorités face à une catastrophe naturelle sur leur propre sol, estime le New York Times. «La réaction à laquelle on pourrait s'attendre dans un pays développé ne s'est pas produite», pouvait-on lire dans son éditorial. Les spécialistes des situations d'urgence étaient largement au courant des risques d'inondation à la Nouvelle-Orléans sous l'effet combiné d'un ouragan et de ruptures de digues, mais le gouvernement s'est montré incapable de réagir à temps. Les météorologues, aussi, avaient lancé leurs avertissements avant l'arrivée de Katrina, autant d'anticipations impossibles en cas d'attentats comme ceux du 11 septembre 2001. «Si c'est ce qui se produit lorsqu'une nation est alertée avec 48 heures d'avance, imaginez les lendemains d'une attaque surprise, chimique, biologique ou nucléaire ?», s'insurge, pour sa part, un spécialiste d?un centre de réflexion d?un grand institut. Pourtant, note-t-il, les ouragans de catégorie 5 étaient déjà sur la liste des 15 scénarios catastrophe prévus par le département de la Sécurité intérieure créés après les attentats du 11 septembre 2001. Mais à la Nouvelle-Orléans, l'impuissance des autorités a atteint des sommets : près de 20 000 personnes rassemblées dans le stade couvert Superdome, ont vécu un enfer. Dans ce stade, les médias ont rapporté des viols et des bagarres, tandis qu'à l'extérieur on pouvait entendre des coups de feu rendant encore plus ardue la tâche des hélicoptères qui tentaient d'acheminer des vivres. Avant l'arrivée de militaires ayant l'ordre de tirer pour tuer, des bandes criminelles ont fait la loi dans la ville à l'abandon, pillant et arrachant les voitures à leurs conducteurs, décrivent certains témoins. ?????????