Evidence n C?est fait, l?équipe nationale algérienne de football sera absente lors de la prochaine Coupe d?Afrique des nations qui se déroulera au Caire en 2006. Sera-t-elle une absence de taille ? Oh que non. Notre football a sombré et ce n?est que justice si on ne participe pas à la plus grande manifestation footballistique du continent. Nous ne sommes plus cette nation de football qui imposait le respect de la part des autres nations, y compris de cette équipe nigériane qui nous a balayés avant-hier chez nous, s?il vous plaît, sur un score sans appel de 5-2. L?Angola, le Gabon, le Zimbabwe et le Rwanda méritent beaucoup plus que nous d?être au Caire l?année prochaine. Le mal du football algérien est beaucoup plus profond qu?une non-qualification en Coupe d?Afrique. C?est toujours la même chose : le bricolage régnant en maître. Personne n?est à sa place dans notre sport roi. A commencer par le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, qui accumule les échecs sans que personne daigne lever le petit doigt pour mettre un holà à son désastre. Raouraoua n?a pas cessé d?enchaîner les déboires au point que nous sommes devenus la risée des pays voisins. Jamais l?Algérie n?a reçu autant de raclées comme que sous le règne de la composante actuelle de la FAF. Prendre un 0-3 face au Gabon chez nous ou un cinglant 2-5 face au Nigeria, l?Algérie n?a jamais réussi un tel «exploit» depuis l?indépendance. Le nombre d?entraîneurs qui se sont succédé durant l?ère Raouraoua est incalculable. Même pour commettre des erreurs, on ne sait comment s?y prendre. Tout le monde se bouscule pour décrocher le poste d?entraîneur pour, en fin de compte, toujours le même résultat. Une lueur d?espoir était apparue après la dernière Coupe d?Afrique en Tunisie et le bout du tunnel était presque visible quand Saâdane et consorts ont réussi, tant bien que mal, à monter une équipe d?avenir. C?était éphémère et, depuis, le football algérien a connu sa plus sombre période. Des génies ont pensé qu?il valait mieux faire appel aux techniciens étrangers pour reconstituer le puzzle, mais ils ont oublié que l?important était de donner un coup de pied dans la fourmilière et mettre à nu les pseudodirigeants qui n?ont rien à voir avec ce sport, car leur seul souci était de se remplir les poches, le football étant un domaine juteux. Les tares se sont succédé jusqu?à ce qu?il ne reste plus rien de pire à offrir à notre équipe nationale qui était, il n?y a pas si longtemps, la fierté de tout le continent africain. L?histoire retiendra qu?un certain 4 septembre 2005, Meziane Ighil a offert à l?Algérie une humiliante défaite face au Nigeria sur un score jamais atteint ou plutôt si, quand les Verts s?étaient fait étriller par l?Egypte. C?était en 2001, mais dans ce cas-là, on peut accorder à notre Equipe nationale des circonstances atténuantes puisque le match s?était déroulé au Caïro Stadium. Ighil, l?un des génies de notre football, qui pensait avant-hier qu?il était capable de battre l?ogre nigérian, s?est cassé les dents en voulant défier les Super Eagles. Sinon comment expliquer les changements approximatifs qu?il a opérés en faisant sortir Madouni et Mansouri ? Avec cette donne, c?est toute la colonne vertébrale de l?équipe qui a été brisée. Cela a permis à Martins et autres Kanu de se balader sur le terrain sans trouver aucune résistance. A voir la façon avec laquelle les Nigérians ont inscrit leurs trois réalisations prouve qu?il a failli dans son choix tactique devant un adversaire très aguerri. Résultat : les Verts ont été très sévèrement corrigés.