Calvaire n Pour concrétiser son projet, le bénéficiaire devra attendre au moins une année à cause des obstacles rencontrés au niveau des banques pour l?obtention du crédit. Le comité de sélection et de validation des projets de la Caisse nationale d?assurance-chômage s?est réuni, hier, au siège du Centre d?aide au travail indépendant (Cati) situé à la Tour Ennajah de Bir Mourad Raïs. Le comité devait étudier 18 dossiers de demande d?agrément de projets. Les concernés? les chômeurs âgés de 35 à 50 ans de la wilaya d?Alger ? souffrent le martyre et certains ont baissé les bras à cause des longues procédures imposées par les banques. «Celui qui n?a pas d?appuis à la banque n?a qu?à rester chez lui. Je connais plusieurs jeunes qui ont retiré leurs dossiers et d?autres qui n?ont pas osé les déposer», témoigne un citoyen rencontré devant le siège de la Caisse régionale d?assurance-chômage d?Alger. Il reconnaît, tout de même, avoir bénéficié du crédit bancaire grâce à l?intervention de son cousin, cadre supérieur dans une institution publique. Un autre chômeur âgé de 47 ans nous a indiqué qu?il attend depuis trois mois le crédit bancaire bien que son dossier ait été validé par le comité de sélection. «Après l? étude de mon dossier par la banque, il a été validé depuis trois mois. Mais retirer de l?argent est une autre histoire. Ce dispositif n?est que de la poudre aux yeux.» M. Lounès, directeur chargé de la réinsertion au niveau de la direction régionale de la Caisse nationale d?assurance-chômage de la wilaya d?Alger, a indiqué que les banques n?ont accepté que 340 dossiers sur les 815 validés par le comité de suivi et de validation. Les concernés n?ont pas encore reçu les crédits dont le montant ne peut excéder 70 % du coût global de l?investissement. Les domaines d?investissement concernent principalement les services, le bâtiment, les transports, l?agriculture et la pêche. Les postulants doivent jouir d?une qualification professionnelle en rapport avec l?activité projetée et mobiliser au moins 30 % du montant global du projet. «Le vrai chômeur est écarté par cette procédure. Si j?avais 150 millions, je n?aurais pas besoin d?aide. On veut ajouter de l?eau à la mer !», crie un chômeur déçu par le rejet de son dossier. Son ami pessimiste intervient : «Le seul moyen pour avoir le montant exigé est de voler. Les misérables meurent ainsi dans ce pays !» Même ceux qui ont bénéficié des crédits bancaires se trouvent confrontés au problème de locaux. «Des locaux appartenant à l?Etat sont fermés depuis des années et l?on nous demande de louer chez des privés qui exigent le paiement de cinq ans d?avance. A raison de 20 000 DA/mois, cela coûtera 120 millions de centimes, représentant un tiers du crédit maximal que peut offrir la banque. Je ne sais comment réaliser des projets dans ces conditions», témoigne un père de famille âgé de 49 ans, chômeur depuis son licenciement d?une entreprise publique en 1997. A souligner que le dispositif de prise en charge des chômeurs âgés de 35 à 50 ans est prévu dans le cadre de la politique nationale de lutte contre le chômage et de promotion d?activités créatrices de richesses complétant le dispositif de l?Ansej destiné aux jeunes. La Caisse nationale d?assurance-chômage est chargée de sa mise en ?uvre par l?étude des projets, leur validation ainsi que la formation des promoteurs de projets.