Il se veut un mécanisme public de lutte contre le chômage. Opérationnel depuis trois mois, le dispositif de création d'activité des chômeurs promoteurs, âgés de 35 à 50 ans, créé par la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), «étudiera et approuvera d'ici la fin de l'année, 5 000 dossiers dont 80 sont déjà ratifiés et plus de 4000 en cours d'accompagnement». Ce résultat prévisionnel a été annoncé, hier, par M.Mahrez Aït Belkacem, P-DG de la Cnac, lors d'une réunion sur la première évaluation des conventions Cnac - banques publiques - fonds de caution, tenue à El-Biar. Ce dispositif est venu compléter celui mis en place dans le cadre de l'Ansej. Il se veut un mécanisme public de lutte contre le chômage pour la tranche d'âge 35-50 ans qui ne pouvait être pris en charge par le dispositif Ansej en raison de la limite d'âge. Le premier responsable de la Cnac ainsi que les directeurs de banques publiques conviés à la réunion se sont accordés à dire que «ce dispositif réussira à coup sûr à créer des PME/PMI qui seront florissantes à long terme». Ils ont affirmé, tour à tour, que tout dossier présentant de «mauvais risques dès le début» sera immédiatement rejeté pour ne point «retomber dans les erreurs des dispositifs précédents». Aussi, banquiers et cadres de la Cnac ont laissé entendre que ledit dispositif n'est pas une formule d'aide purement sociale. Bien que des avantages non négligeables seront accordés à tout bénéficiaire, il n'en demeure pas moins que chaque dossier devra répondre à des critères économiques universellement reconnus. «Il nous est impossible de faillir à notre mission économique sachant que notre pays a choisi l'économie de marché depuis les années 90», a déclaré M.Daoudi, directeur de la BDL. Et d'insister, comme l'ont fait l'ensemble de ses pairs, que les banques publiques mises à contribution dans ce nouveau plan de lutte contre le chômage seront «hyper exigeantes» dans l'octroi des crédits. Par conséquent, l'attestation d'éligibilité qui sera délivrée par le comité de sélection et de validation regroupant les représentants de la Cnac et des banques ne constituera nullement un ticket d'accès à un crédit bancaire. Le promoteur est tenu d'attendre impérativement le réexamen de son dossier au niveau de la direction régionale de la banque sollicitée dans, en moyenne, trois mois. «Il y a pire que d'être chômeur. C'est d'être chômeur endetté», a justifié M.Mahrez. Pour leur part, les banquiers ont trouvé cette mesure «édifiante» puisqu'elle «permettra aux promoteurs de ne pas s'engager dans une entreprise économique aventureuse». D'ailleurs, des créneaux jugés «saturés» - le transport et les cybercafés en particulier - ne sont plus accordés aux demandeurs. D'après M.Mahrez, les domaines d'activité, prisés, à présent, ont trait, respectivement, à l'agriculture, les petites industries et le bâtiment. Néanmoins, cette évaluation a été contestée par le directeur de la BDL estimant qu'il y a une «indisponibilité flagrante de l'information économique qui ne nous permet pas de nous prononcer sans faillir sur la portée de tel ou tel créneau». Pour le mode de financement des projets, le montant maximum de l'investissement est de l'ordre de 5 milliards de dinars. Cela étant, le montage financier d'un projet d'investissement inférieur ou égal à 2 millions de dinars, nécessite la participation du promoteur à hauteur de 5% au moins. La Cnac, quant à elle, accorde au postulant un prêt non rémunéré de 25% tandis que le crédit bancaire se situe à hauteur de 70%. Par ailleurs, le montage financier d'un projet d'investissement de 2 à 5 millions de dinars implique un apport personnel d'au moins 10%, une participation de la Cnac de 20% de prêt non rémunéré et le crédit bancaire à 70%. Des sommes faramineuses, donc, à mettre à la disposition des postulants entre 35 et 50 ans par les banques et qui dépasseront certainement les 65 milliards de dinars déboursés dans le financement des projets de l'Ansej. Et c'est pour cette raison que l'on craint un taux de casse relativement important au vu de la nature de notre environnement économique.