«Cheddouh, cheddouh !» (arrêtez-le, arrêtez-le ! ). La main ensanglantée appuyée sur son ventre déchiré par des coups de couteau, O L, 27 ans, concentre tout ce qui lui reste comme forces, s?accrochant à l'ultime souffle de vie qui palpite encore dans sa poitrine, pour courir derrière son mari dans la cour de l'école de peur qu'il n'arrive à s'échapper. Dans le bureau où elle occupait la fonction de secrétaire, il l'avait laissée gisant sur le sol après l'avoir lardée de coups de couteau. Sa collègue, qui avait tenté de s'interposer, fut tout simplement écartée par un époux aveuglé par l'envie de tuer, mais qui eut quand même la présence d'esprit de laver ses mains après avoir jeté le couteau par terre. Cette scène cauchemardesque a eu pour théâtre, mardi dans l'après midi, le centre Ali-Remli, destiné aux inadaptés scolaires situé à Benrouila (Ben Aknoun). C'est vers 15h 30 en ce jour fatidique, que l?époux, navigateur de son état, la trentaine entamée, fait irruption dans les locaux du centre. Trouvant le portail fermé, il a vraisemblablement réussi à escalader le mur. Aux cris de la femme, en instance de divorce et séparée de son époux depuis trois ou quatre mois, gardiens et autres travailleurs du centre accourent pour maîtriser le mari. Les policiers, immédiatement alertés, arrivent quelques minutes plus tard et menottent le meurtrier qui continuera malgré cela à menacer sa femme. «Je te tuerai, quand je sortirai de prison, je te tuerai», lui lancera-t-il, croyant que sa victime, allongée sur une civière de la protection civile, allait s?en sortir. Transférée à l?hôpital de Birtraria, la victime rendra l?âme dans la matinée d'hier laissant une petite fille diabétique de 3 ans. Avant ce fatidique mardi noir, O. L. trouvait refuge chez des parents à la campagne puis chez sa s?ur à Alger. Le centre Ali-Remli était, hier encore, sous le choc.