Retombées n Les absences répétitives, le plus souvent incontrôlées, coûtent cher à l?entreprise. Le mal s?appelle absentéisme ou cumul de centaines, voire de milliers d?heures de travail perdues. Mais quelles sont les différentes formes de l?absentéisme ? Il y a d?abord les courts arrêts de maladie avec des certificats médicaux dits de complaisance? évidemment remboursables par la Sécu. Il y a aussi les absences d?une journée, deux, voire trois sans motif valable, pour lesquelles les responsables adressent illico presto des mises en garde, sans parler aussi des absences d?une demi-journée fort compromettantes, même pour une demi-journée, pour le travail à la chaîne, dans les manufactures par exemple. Ainsi et selon une étude faite depuis quelques années par le Ceneap, l?éducation et l?administration viennent en première position avec 40 000 heures de travail perdues par an. L?industrie manufacturière du secteur public cumule, elle, 30 000 heures de travail perdues alors que les industries pétrochimiques viennent en troisième position avec 25 000 heures perdues par an. Le secteur privé, toutes branches confondues, a été, lui, une zone d?ombre dans les rares études et enquêtes consacrées au phénomène de l?absentéisme. Les patrons étant, semble-t-il, très peu communicatifs quand il s?agit d?évoquer les conditions du travail. Que les absences soient d'origine professionnelle ou personnelle, les coûts liés à l'absentéisme sont considérables. Selon un cadre du département de la Fonction publique, le coût direct moyen des absences pour invalidité d'un employé est estimé entre 900 DA et 1 400 DA la journée en moyenne si l?on se réfère aux calculs faits sur la base d?un Snmg à 10 000 DA. Ces chiffres sont lourds de conséquences lorsque l'on considère l'ensemble du personnel de l'entreprise. Par exemple, pour une entreprise de 10 000 employés, soit la taille moyenne des 1 200 entreprises publiques algériennes, le manque à gagner découlant de l'absentéisme totaliserait plus de 14 milliards de dinars par année. Ces estimations doubleraient si on y ajoutait les coûts indirects (notamment d'administration et de formation) dans certaines entreprises. De plus, ces données ne reflètent pas les absences oubliées ou non contrôlées ni les heures perdues par les employés qui demeurent au travail malgré une blessure ou une maladie par exemple et dont la rentabilité ne dépasse guère les 10% de leur rendement habituel. En somme, l'absentéisme a un impact évident sur la rentabilité d'une entreprise, mais sans données fiables, une organisation ne peut vraiment connaître l'ampleur véritable du phénomène. Nombre d?entreprises algériennes estiment qu?elles ont des difficultés à fournir les données sur les absences pour invalidité.