Ce n'est pas seulement après les horaires de travail, les week-ends et les congés annuels que les fonctionnaires s'adonnent à d'autres activités dans l'objectif d'arrondir leurs fins de mois. Ils sacrifient même des heures ou des jours de travail pour des activités supplémentaires. Les phénomènes de sortie avant l'heure, l'absentéisme et les prétextes de congés de maladie ne sont, en effet, pas toujours innocents. Les témoignages ne manquent pas sur cette nouvelle stratégie adoptée par les fonctionnaires en crise de pouvoir d'achat. Les fonctionnaires ayant «déniché» une bonne occasion quittent leurs postes même dans la matinée prétextant l'urgence de sortir pour des motifs généralement «acceptables». D'autres ne se présentent même pas au travail, préférant profiter de l'occasion, un concept partagé par l'ensemble de cette frange de société. «Il s'agit bien d'une question de calcul», affirment, à l'unanimité, nos interlocuteurs. Etant convaincus d'un côté que leur poste est garanti et, d'un autre côté, irrités par l'insuffisance de leur salaire, ils ne sont donc pas prêts à laisser passer une opportunité de gain supplémentaire. Le ministre du travail et de la sécurité sociale, Tayeb Louh, a révélé récemment que de «hauts fonctionnaires» demandent des congés de maladie pour aller se promener à l'étranger. Mais il existe aussi une autre catégorie de «bas fonctionnaires» qui demandent des congés de maladie pour pouvoir aller…travailler.