Le journaliste et écrivain Bouziane Benachour vient de publier, aux éditions Dar El-Gharb, son dernier roman intitulé Hogra. Ce livre est le troisième et dernier volet d?une trilogie, après Dix années de solitude et Sentinelle oubliée. Hogra retrace le bras de fer qui oppose Mourou Derdba, un ancien comédien à la retraite, à l'administration au sujet d'un droit de passage dont doivent s'acquitter tous ceux qui veulent se rendre au cimetière de Sidi Béchar ? un bourg que le lecteur localise facilement comme Sidi El-Bachir, une zone d'habitation champignon qui a poussé sur le flanc est de la ville d'Oran. «Mourou Derdba n'a jamais été une créature passive malgré les apparences de bonhomie qu'il dégage», avertit l'auteur dès les premières lignes de son roman. Ce comédien du TRO, qui a campé tant de rôles durant sa carrière artistique, se voit dans l'obligation de se mettre dans la peau d'un autre personnage pour réclamer justice et faire revenir les autorités sur cette idée qu'il jugeait absurde : faire payer les gens qui utiliseraient «le ruban de bitume» qui mène vers le cimetière. Hogra est une galerie de portraits de petites gens, cette catégorie de laissés-pour-compte qu'affectionne l'auteur au point de s'intéresser exclusivement à elles, aussi bien dans ses romans que dans ses pièces de théâtre. Boualem Courgette, Aoued Sfindja, Azzouz l'Oiseau, Hamoudi le mécanicien, Khadra, Hadja Zineb, autant de personnages attachants et sympathiques qui reflètent la richesse, la bonté et la générosité de ces petites gens qui voient en leur héros Mourou Derdba celui qui porte le mieux leurs espoirs et leurs aspirations. «Un artiste, qui a grandement enrichi les fonds culturels communs de ses semblables, ne peut être mauvais», commente Aouicha Safi, un autre personnage du roman. Bouziane Benachour sera présent au prochain Salon international du livre (Sila) qui se tiendra au Palais des expositions des Pins maritimes, à Alger.