Débat n Les différents intervenants dans le processus du projet échangent leurs points de vue avec les autorités du secteur pour cerner la meilleure façon de bâtir en Algérie. «Les systèmes de construction sont classés selon trois critères. Premièrement, la technologie de mise en ?uvre (industrialisée, semi-industrialisée et traditionnelle) ; deuxièmement, la nature du matériau constituant le système : béton armé, acier et maçonnerie ; troisièmement, la fiabilité», explique M. Afra, du Cnerid. Le système traditionnel est composé d?une structure porteuse en poteaux-poutres et dalles coulées sur les chantiers. Les façades et les murs de remplissage sont réalisés en maçonnerie de briques ou parpaing. Le système semi-industriel, très utilisé ces trois dernières décennies, utilise la technique dite de «tables blanches» et le coffrage dit «tunnel» qui permet le coulage simultanément des éléments porteurs verticaux et horizontaux. Ce système permet des façades et des cloisonnements en préfabriqué ou réalisés sur chantiers. En Algérie, différents systèmes de construction sont utilisés par les entreprises. «Il y a le système traditionnel, les systèmes coffrage tunnel et tables et branches, les constructions en béton préfabriqué, les constructions ossature métallique, explique M. Saïchi, responsable à Cosider. Mais quel est le système qui sied le mieux à notre environnement ? Les experts questionnés sur le sujet se montrent d?accord. «La technique dite traditionnelle, en utilisant le système en portique (poteaux-poutres), occupe plus de 80% du parc bâti en zone sinistrée, en Algérie d?une manière générale. Ce système est adopté par les entreprises algériennes qui l'utilisent le plus souvent, car il est relativement facile. Cependant, ce système reste vulnérable face aux catastrophes naturelles comme l?atteste le séisme du 21 mai 2003 à Boumerdès. La vulnérabilité de ce système a été déjà mise en évidence à travers les séismes qui ont frappé la Turquie, le Chili, la Roumanie, l?Italie», souligne M. Saïchi. Les constructions à ossature métallique à usage d?habitation sont très peu utilisées en Algérie. «Pourtant, elles ont prouvé leur efficacité lors du séisme de Boumerdès», estime le P-DG de Batimetal qui veut se spécialiser dans la charpente métallique. «Nous maîtrisons parfaitement cette technique», dira-t-il. Questionné sur les possibilités pour son groupe de construire des bâtiments de très grande hauteur avec les structures métalliques, le P-DG répondra : «Aucun problème, nous pouvons facilement construire des immeubles de 16 étages en mêlant les techniques profiles du chaud et du froid. Mais auparavant, si Ispat nous fournit une quantité suffisante de fer, nous le façonnerons à notre niveau, nous pouvons réaliser des merveilles.» Pour illustrer ses propos, B. Talai rapporte le succès remporté par son équipe. « Nous avons réalisé un R+2 de 64 m2 en l'espace de 12 semaines.» Cela pour démontrer la rapidité d'exécution des structures métalliques. D'ailleurs, cette efficacité s'est vérifiée lors du séisme de Boumerdès.