Paradoxe n Si les cliniques privées sont équipées d?un matériel dernier cri en matière de scanner et d?IRM (imagerie par résonance magnétique), le pouvoir d?achat de la population n?est pas pris en charge pour une tarification équitable. La faiblesse de la couverture médicale, qui ne profite qu'à un nombre limité de malades, a encouragé l?émergence de ces établissements privés qui réalisent un taux d?occupation de plus de 70 % ! D?un coût variant entre 200 et 400 milliards de centimes comme c?est le cas d?une clinique privée à l?ouest d?Alger (qui a coûté plus de 480 milliards de centimes), les nouvelles cliniques sont souvent créées par des universitaires spécialistes associés d?une même branche : cliniques spécialisées dans la neurologie, d'autres spécialisées dans l?orthopédie et la traumatologie, etc. Contrairement aux anciennes cliniques, qui, la plupart du temps, sont gérées individuellement, les nouvelles sont gérées en groupe. Le coût du matériel y est nettement plus bas que dans les cliniques polyvalentes où on est obligé d?avoir plusieurs types de matériel. Un matériel spécialisé a aussi l?avantage de permettre une meilleure approche des diagnostics et une thérapeutique plus appropriée. Le revers de la médaille est le coût pour le malade. Si une simple radio ou un examen biologique peut coûter au minimum 5 000 DA, seule une minorité peut se permettre la nouvelle technologie médicale. On est en présence d?un hiatus entre la faiblesse du pouvoir d?achat et la cherté du matériel moderne. Certains textes organiques de la médecine sont frappés par l?obsolescence. Le problème de la surcapacité s?ajoute à d?autres qui font partie du décor. Il s?agit tout d?abord du statut juridique des cliniques, un statut paradoxal. Les cliniques ne sont pas considérées comme des affaires commerciales par la loi. En outre, les textes d?application concernant certains points de cette loi ne sont toujours pas mis en application. Economiquement parlant, les cliniques doivent être considérées comme des entreprises qui produisent des soins. Elle sont comme toute entreprise, immatriculées au registre du commerce et payent des impôts. En conséquence, toute gestion de ces cliniques doit se situer dans le cadre de la réforme globale du système de santé en Algérie.