Le centenaire de la naissance de Malek Bennabi a été célébré au Salon international du livre d?Alger.L'invitée de marque à cette rencontre a été la fille de l?écrivain, Rahma, venue des Etats-Unis où elle enseigne la physique des particules. Rahma Bennabi, qui ne prétend pas cerner toute la profondeur du legs intellectuel de son père, s'emploiera tout au long de son intervention «à faire appel à la pensée de Bennabi» pour appréhender «une réalité algérienne sur le point de transcender une lourde épreuve vécue comme une circonstance d'exception» pour se mettre sur la voie «d'une reconstruction sociale sous-tendue par un ensemble de mécanismes à même de garantir une cohésion retrouvée». Le 29 septembre verra l'annonce officielle, par la société algérienne, qu'elle a réussi le passage de l'étape de «la concentration de ses efforts» à une étape supérieure en favorisant «l'instinct de survie sur les autres sentiments de haine et de vengeance», a encore dit la conférencière. L'éditeur syrien des ?uvres de Bennabi, Adnane Salem, relèvera un anachronisme surprenant entre la notoriété et l'audience dont jouit le disparu et la diffusion de sa pensée au sein du monde arabo-musulman. «Autant le nom de Malek Bennabi est connu, autant son ?uvre reste méconnue», dira-t-il, non sans «suspecter un certain courant traditionnel, et contre tout renouveau de la pensée islamique, d'être derrière ce siège établi autour de l??uvre de ce penseur». Ce contre quoi la maison d'édition Dar el-Fikr entend lutter sans relâche pour la poursuite de la diffusion de la pensée de Bennabi dans tout le monde arabo-musulman, a-t-il ajouté, annonçant que Dar el-Fikr a décidé de faire de 2006 «l?année de Malek Bennabi, un projet civilisationnel».