A la suite du coup d'Etat qui a déposé l'ancien président Maâouiya Ould Taya, les objectifs du programme politique de transition du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (Cmjd) ont connu un début de concrétisation et suscité l'adhésion de la classe politique locale. Le Cmjd a nommé un gouvernement de transition et décrété une amnistie générale en faveur des prisonniers politiques. Il a pris une ordonnance interdisant à ses membres et à ceux du cabinet civil de se présenter aux élections parlementaires et présidentielle prévues dans un délai maximum de deux ans. Le nouveau régime a donné deux mois à des comités interministériels pour élaborer des propositions sur la bonne gouvernance ainsi que des mesures destinées à assainir la justice et la rapprocher du citoyen, la révision des textes juridiques, la création d'une commission électorale indépendante et l'élaboration de listes électorales, la première étant un référendum constitutionnel prévu avant le 3 août 2006. Les partis politiques ont reçu l'assurance que le travail des comités ministériels ne sera que préparatoire et que toutes les forces politiques et la société civile y seront, à terme, conviées. L'amnistie décrétée par le Cmjd au profit de 115 personnes condamnées pour des délits d'opinion politique, dont la majorité se trouvait à l'étranger, a permis de décrisper la vie politique locale. L'ex-opposant Ahmed Ould Daddah, président du RFD (ex-opposition), a déclaré que son parti «soutient avec force» les objectifs annoncés par la junte, qui, selon lui, «ouvrent une nouvelle ère pour le pays». De son côté, le chef du parti Sawab (Juste voie, ex-opposition), Cheikh Ould Sidi, a estimé «qu'il s'agit là d'un programme qui a restauré un climat de confiance, a insufflé l'espoir et relevé le moral des Mauritaniens».