Résumé de la 7e partie n Subjuguée par la beauté de Kamaralzâm, Maïmouna prend sur elle de le protéger des mauvais esprits qui hantent la tour. Parmi eux, Dahnasch. Alors, Maïmouna dit à Dahnasch, fils de Schamhourasch : «Soit ! Je veux bien t'épargner. Mais hâte-toi de me dire d'où tu viens à cette heure, ce que tu fais là et où tu penses aller ! Et sois surtout véridique dans tes paroles, ô Dahnasch, sans quoi je suis prête à t'arracher, avec mes mains, les plumes des ailes, à t'écorcher la peau et à te casser les os pour ensuite te précipiter comme une masse ! Ne crois donc pas pouvoir t?échapper par le mensonge, ô Dahnasch !» Alors l'éfrit dit : «O ma maîtresse Maïmouna, sache qu'en ce moment tu me rencontres juste à propos pour entendre quelque chose de tout à fait extraordinaire ! Mais promets-moi, au moins, de me laisser aller en paix si je satisfais à ton désir, et de me donner un sauf-conduit qui désormais me mettra à l'abri du mauvais vouloir de tous les éfrits, mes ennemis de l'air, de la mer et de la terre, ô toi qui es la fille de notre roi à tous, Domriatt le redoutable !» Ainsi parla l'éfrit Dahnasch, fils du rapide Schamhourasch. Alors Maïmouna, fille de Domriatt, dit : «Je te le promets, sur la gemme gravée du sceau de Soleimân ben-Daoûd, sur eux deux la prière et la paix ! Mais parle enfin, car je pressens que ton aventure est très étrange !» Alors l'éfrit Dahnasch ralentit sa course, tourna sur lui-même et vint se ranger au côté de Maïmouna. Puis il lui raconta ainsi son aventure : «Je te dirai, ô glorieuse Maïmouna, que je viens en ce moment du fin fond de l'intérieur lointain, des extrémités de la Chine, pays où règne le grand Ghaïour, maître d'El-Bouhour et d'El-Koussour, où s'élèvent de nombreuses tours, tout autour et alentour, où se trouvent sa cour, ses femmes avec leurs atours et ses gardes dans les détours et tout le pourtour ! Et c'est là que mes yeux ont vu la plus belle chose de tous mes voyages et de mes tours, sa fille unique, El-Sett Boudour ! «Or, comme il est impossible à ma langue, au risque même de devenir poilue, de te dépeindre la beauté de cette princesse, je vais simplement essayer de t'énumérer ses qualités, approximativement. Ecoute donc, ô Maïmouna ! «Je te parlerai de sa chevelure ! Puis je te dirai son visage ! Puis ses joues, puis ses lèvres, sa salive, sa langue, sa gorge, sa poitrine, ses seins, son ventre, ses hanches, sa croupe, son milieu, ses cuisses et enfin ses pieds, ô Maïmouna ! Bismillah ! «Sa chevelure, ô ma maîtresse ! Elle est si brune qu'elle en est plus noire que la séparation des amis ! Et quand elle est accommodée en trois tresses qui s'éploient jusqu'à ses pieds, il me semble voir trois nuits à la fois ! «Son visage ! Il est aussi blanc que le jour où se retrouvent les amis ! Si je le regarde au moment où brille la pleine lune, je vois deux lunes à la fois?» (à suivre...)