Polémique n Les autorités rejettent toute accusation quant à l?existence de contraintes dans la décision de l?annonce du premier jour du mois. Les jeûneurs sont censés s?affranchir de tous les vices à cause de la sacralité du mois. Le personnel musulman, employé dans les représentations diplomatiques, ne devrait pas «tricher» sur l?heure du jeûne (iftar) pour quitter tôt son poste de travail ou «obliger» les responsables à lui concéder des horaires particuliers. L?initiative pour cette année du ministère des Affaires religieuses, jugée utile pour éviter toutes ces déconvenues, consiste en un calendrier spécial permettant au jeûneur de connaître avec précision l?heure de l?iftar et de l?imsak pour la capitale et les villes avoisinantes, avec même pour quelques autres wilayas où il suffirait juste d?ajouter ou de soustraire des unités de temps. Ce procédé va permettre aussi aux délégations étrangères d?être informées et d?adapter en conséquence leur agenda aux horaires indiqués par le calendrier ramadanesque, et ce, pour ne pas interférer avec l?heure du jeûne. Il peut aider surtout les habitants des régions profondes où la notion du temps n?est pas facilement accessible. Dans le même sillage, le département de Ghoulamallah tente de garder le même cap, celui de ne pas faillir à ses prérogatives, notamment en ce qui concerne la nuit du doute et l?annonce du premier jour, événement ayant constitué par le passé un enjeu politique de taille, allant jusqu?à mettre en doute la souveraineté du pays. Une commission nationale des sages pour l?observation du croissant lunaire du ramadan (hillal ramadan) était à pied d??uvre il y a quelques jours déjà. Composée d?imams algériens, de responsables du Haut Conseil islamique, du DG du Craag, d?un ingénieur en télédétection et de représentants de l?instance religieuse, cette structure se propose justement de recouper les différentes informations en provenance de trois sources : le témoignage de plusieurs individus de bonne moralité, le dossier scientifique présenté par le Craag et un apport complémentaire venant des pays musulmans dont l?observation a été déjà confirmée. Ces trois paramètres, observation opérationnelle, appuyée par une lecture scientifique, confirment et crédibilisent la décision finale de la commission, seule habilitée à se prononcer sur le début du mois de jeûne. Les pays musulmans ont pour contribution d?aider à corroborer cette dernière. Les autorités du ministère rejettent toute accusation quant à l?existence de contraintes dans l?annonce officielle du début du mois sacré. Enfin, il est important de signaler que les pays musulmans, pour éviter justement toute polémique, souhaiteraient créer, dans le futur, un organisme islamique ayant pour mission d?élaborer une vision unifiée du croissant.