Résumé de la 4e partie n Omar est entraîné dans une fête étrange qui se déroule la nuit dans une forêt ! Il apprend qu?on ramène une mariée dans son village, mais il ne reconnaît personne. Dans le cortège, les gens sont habillés à l?ancienne? Omar continue son récit. Une femme quitte le cercle, enlève son foulard, le noue autour de sa taille et se met à tournoyer, dans une danse frénétique, qui fait voler ses cheveux dans tous les sens. «N?est-ce pas qu?elle danse bien ? dit le jeune homme. ? Oui», dis-je dans un souffle. Brusquement, il se lève et entre dans le cercle. Il se met à danser, faisant face à la femme, synchronisant admirablement ses mouvements avec les siens. La danse dure un bon moment, puis la femme quitte la scène, jette le foulard à une de ses compagnes qui prend sa place. Le jeune homme revient auprès de moi et un autre garçon se lève. «Tu danses bien, dis-je au jeune homme. ? Ah oui, dit-il, et toi ? ? Moi, je ne sais pas danser !» Il sourit. «On n?a pas besoin de savoir danser. Il suffit de regarder la femme et de faire comme elle : elle tournoie, tu tournoies, elle se déhanche, tu te déhanches, elle rejette la tête en arrière, tu fais comme elle ! Regarde?» Le jeune homme qui vient d?entrer dans la danse fait exactement comme la danseuse. «C?est vrai, dis-je. ? Alors, prépare-toi à entrer en scène ! ? Je ne vais pas me ridiculiser ! ? Ici, personne n?est ridicule !» Il a appuyé sur «ici», un ici que je trouve bien étrange. C?est bien la première fois que je vois célébrer une noce dans la forêt. Autre fait étrange : ces gens viendraient de mon village mais je n?en reconnais absolument aucun. Il est naturel que ce soient les parents et les amis de l?époux qui accompagnent la mariée mais, habituellement, des parents et des amis de la mariée sont toujours de la partie. Je fais part de ma préoccupation au jeune homme : «Je ne reconnais personne de mon village ! ? C?est normal, dit-il, tu ne connais personne.» Et avant que je ne l?interroge sur cette réponse énigmatique, le jeune homme qui dansait vient vers moi et, me prenant par la main, me tire vers lui. «Danse ! dit-il. ? Non, je ne sais pas danser !» Il me pousse vers la scène où les musiciens entonnent un nouvel air. Une autre fille arrive et je me retrouve en face d?elle ! Elle est très belle avec ses grands yeux noirs fortement noircis de khôl et sa bouche rougie de swak, l?écorce de noyer : voilà longtemps que je n?ai vu une femme ainsi maquillée. (à suivre...)