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Une ville, une histoire
Le couffin des morts (3e partie)
Publié dans Info Soir le 04 - 10 - 2005

Résumé de la 2e partie n Contrairement aux autres montagnards, Omar n?a pas peur de se rendre la nuit, dans la forêt : il aime marcher et s?imprégner des senteurs?
Un soir d?été, raconte-t-il, alors que je marchais le long des buissons, j?ai perçu des sons éloignés, un bruit de tambour et des notes de hautbois. «Une fête ?», me suis-je aussitôt demandé, comme si le fait de célébrer une fête dans la forêt, à cette heure tardive, était un fait banal.
C?était une nuit avec un beau clair de lune qui me permettait de voir comme en plein jour. C?est alors que j?ai vu, venant dans ma direction, une foule de gens, chantant et dansant, poussant une mule sur laquelle était juchée une personne entièrement recouverte de draperies. «C?est une noce», ai-je aussitôt pensé, et la personne montée sur la mule devait être la mariée que l?on conduisait au domicile de son époux.
Il y avait, dans la foule, beaucoup de femmes vêtues de robes multicolores et les cheveux lâchés : ce fait ne m?a pas étonné sur le moment, bien que je sache que les femmes, dans la région, se voilent ou portent des foulards.
Mais ce n?était pas le seul fait surprenant : les hommes portaient tous des pantalons courts avec un entrejambe bouffant et des calottes blanches, un costume d?autrefois que ne portent plus que quelques personnes âgées. Mais je ne me suis pas posé de questions et je me suis appuyé à un arbre, attendant que la noce passe.
Le bruit des tambours et des hautbois devint plus fort et la foule arriva devant moi. J?étais à découvert, mais personne ne fit attention à moi : ou on ne m?avait pas réellement vu, ou alors on voulait m?ignorer.
La dernière personne qui passa devant moi était un beau jeune homme aux longs cheveux noirs. Lui aussi ne me voyait pas ou faisait semblant de ne pas me voir. Je le pris par la main et lui dis : «C?est une noce ?
? Oui, dit-il, nous conduisons une mariée auprès de son mari !
? D?où venez-vous ?
? Du village de N.»
C?était le nom de mon village, mais à ma connaissance, il n?y avait aucune fête dans les environs, autrement, on m?y aurait invité !
«C?est mon village !
? Alors, tu as le droit de venir avec nous !
? Je ne sais même pas qui se marie !
? Tu le sauras plus tard, me dit-il, viens !»
Ces personnages, à commencer par ce jeune homme, paraissaient bien mystérieux, mais Omar ne semblait pas se poser beaucoup de questions. C?est seulement plus tard qu?il s?apercevra que cette fête dans la forêt n?était pas normale ainsi que les personnages qu?il avait vu défiler. C?est seulement une fois l?apparition dissipée qu?il retrouvera le sens du réel.
Pour le moment, il se laisse entraîner par la forêt et ses mystérieux habitants qui vont le faire entrer dans le surnaturel ! (à suivre...)


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