Les transformations de l'empire byzantin La première attaque de Constantinople aura lieu en 674. Sauvée, elle subira néanmoins des transformations politiques et sociales. Il va falloir modifier les structures de l'armée, entraînant des changements dans les structures : elle va devenir une armée territoriale avec une localisation des armées. Et la société elle-même va se militariser. La différenciation entre administration militaires et administration publique va disparaître, avec l'apparition de circonscriptions administratives et militaires : les thèmes. Un changement social suit nécessairement l'essor d'une armée nouvelle : le principe du recrutement. Ce seront toujours les sujets de l'empire qui fourniront l'armée, mais ce seront surtout les paysans qui seront les gens de guerre, avec l'apparition d'une nouvelle figure : le «statiote». C'est un paysan libre qui contribue lui-même à aller pour quelque temps faire son service armé contre la possession d'un lopin de terre. Malgré cette militarisation, Byzance demeure un pouvoir étatique. L'importance accrue des grands chefs militaires et administratifs ainsi que des paysans libres va entraîner un renouveau des aristocraties byzantines, de plus en plus régionales et foncières. Cela va amener une ruralisation de l'empire, avec l'apparition de réseaux de forteresses villageoises. Ces transformations vont réussir à sauver l'empire byzantin des sièges arabes. La prise de Constantinople devient un mythe arabe en liaison avec la fin du monde. A partir du VIIIe siècle et de la bataille d'Akronion, la frontière byzantine à l'est se stabilise. Mais en survivant, Byzance va changer de dimension politique en passant à une dimension régionale et de moins en moins méditerranéenne, centrée maintenant sur l'Anatolie. Le Proche-Orient à double face (VIIIe-XIe siècles) Il existe au Proche-Orient une splendeur parallèle de Byzance et l'Islam. Leur toile de fond est assez comparable avec une homogénéité culturelle avec la traduction des grands philosophes gréco-romains par les Arabes, et l'emprunt de l'algèbre et d'autres sciences aux arabes par les Byzantins. L'empire byzantin, entre Asie et Europe Les pertes des provinces périphériques hérétiques vont déterminer la fin des problèmes dogmatiques. De même, il ne reste plus qu'un centre culturel religieux : Constantinople. Mais cela n'annonce pas la fin des querelles religieuses qui vont se poser sur la pratique de la religion. Un conflit sur la pratique concerne le culte des images et des icônes au VIIIe siècle, qui va toucher les empereurs et les patriarches, opposant les «iconodoules» aux iconoclastes. Les iconoclastes, avec l'appui de l'empereur, décident qu'il s'agit d'idolâtrie. (à suivre...)