Préférence n Si pour certains, le ramadan est synonyme de souffrances, pour d?autres, il est le «meilleur mois de l?année». Le ramadan s?annonce sous de bons auspices pour Salim. Si, par le passé, l?arrivée de ce mois lui causait mille et un soucis, ce ne sera pas le cas cette année. Pour la première fois de sa vie, ce responsable d?une fédération sportive, qui a vécu plus d?une dizaine d?années seul, va passer le ramadan en famille. C?est qu?il s?est marié en juillet dernier et a déménagé, depuis, dans un nouvel appartement. «Le ramadan de cette année restera gravé dans ma mémoire à jamais», dit-il tout en se rappelant les péripéties qu?il vivait par le passé durant ce mois. «C?était infernal pour moi, il fallait travailler jusqu?à 15h puis aller préparer le f?tour. Plus les années passaient, plus j?éprouvais des difficultés à faire face à cette situation. Ainsi, l?année dernière, j?ai préféré aller manger chez des amis et dans les restos du c?ur car je ne pouvais plus continuer à préparer à manger», raconte-t-il. Même s?il déplore la cherté de la vie, ce nouveau marié dit préférer faire face à cette situation que de passer le ramadan en célibataire : «Sans aucune hésitation. Je sais ce que c?est que passer le ramadan seul. Je l?ai fait pendant une dizaine d?années. Aujourd?hui, j?ai 34 ans et croyez-moi si je vous dis que si on m?oblige à choisir entre faire des travaux forcés et passer seul ce mois, je n?hésiterais pas à opter pour les travaux forcés.» De son côté, Abderrahmane, qui travaille dans une boulangerie à Alger-Centre, n?appréhende pas particulièrement le mois de jeûne. Bien au contraire, il dit l?attendre avec impatience. «C?est un mois que j?apprécie beaucoup. Outre le fait qu?il me permet de me reposer tout au long de la journée étant donné que je travaille surtout la nuit, il me permet aussi d?économiser d?argent dans la mesure où je ne touche pas à mon salaire», fait-il remarquer. Plus explicite, il affirme que son employeur lui ramène le f?tour et le s?hour, chaque jour. «C?est le seul mois durant lequel je peux faire des économies.» La seule chose que regrette Abderrahmane, qui vit seul à Alger, est le rythme de travail durant ce qui l?empêche d?aller voir sa famille à Chorfa dans la wilaya de Bouira. «Le ramadan a un cachet particulier au village, entre les siens. Cette ambiance-là me manque tellement», lâche-t-il avec beaucoup de nostalgie. «Mais dans la vie, on ne peut pas tout avoir, il faut faire des choix», conclut-il.