Rencontre n Une exposition d?art plastique regroupant les ?uvres d?un aréopage d?artistes peintres se tient, jusqu?au 20 octobre, dans le hall de la salle Ibn-Khaldoun. L?exposition, à laquelle participent une douzaine d?artistes, semble manquer de rigueur et de méthodologie, car elle nous donne la nette conviction qu?elle a été organisée hâtivement, d?une manière fébrile. Diverses aussi bien du point de vue du style, de la technique et des couleurs, les ?uvres présentées relèvent, cependant, d?un travail plus scolaire que professionnel, à l?exception des ?uvres de Mahieddine Cherrad, un ancien artiste peintre reconverti au cuivre repoussé. Son travail est réfléchi et témoigne d?une longue et réelle expérience en matière de sculpture sur le cuivre repoussé. Si le travail des autres manque de teneur et de conviction, c?est parce que les artistes sont, pour la majorité, autodidactes, n?ayant pas d?expérience en matière de recherche du style, du contenu ou de la forme. Leur travail n?est qu?une simple représentation ? parfois naïve ou bien maladroite ? d?impressions et de sentiments intérieurs ainsi que de la vie de l?extérieur. A en juger de la manière dont chaque ?uvre a été réalisée, l?on peut, d?emblée, dire que le travail des uns et des autres manque de goût et d?inspiration. Par ailleurs, certains artistes, à l?instar de Khaled Kouadri ou Abla Retteb, s?amusent à reproduire le même genre et le même contenu : la Casbah. L?on choit aussitôt dans le cliché, la redondance et dans un imaginaire stérile et immature. A préciser, d?autre part, que la Casbah est un thème déjà largement débattu et abordé par les plasticiens. A quoi bon donc le reprendre et reproduire les mêmes visions ? Malika Garmi, elle aussi, manque d?innovation, car elle a choisi de parler du patrimoine dans des peintures reprenant comme thématique l'artisanat. Omar Zermane, ancien élève de l'Ecole nationale des beaux-arts, revisite le patrimoine en optant pour la calligraphie. Cependant, son travail manque d?imagination et d?esthétisme. Même chose pour Ali Mechta qui reproduit, dans un style toujours traditionnel et «impuissant», des arabesques et des motifs floraux qui manquent de joliesse et d?équilibre esthétique. Les aquarelles de Mounia Halimi Fernani, qui se veulent contemporaines, donc abstraites, tentent de plaire, mais sa peinture manque de mouvement et donc de vie. Tout paraît figé, mort. Outre l?exposition, un récital de chant religieux, madih, a été animé par l?association El-Akssa. Il se trouve que cette soirée n?a pas drainé beaucoup de monde. Cette manifestation culturelle, notons-le, est organisée par l'établissement Arts et Culture dans le cadre du programme spécial ramadan.