Héritage n Le petit Aksil s?attelle à apprendre le métier pour perpétuer une vieille tradition. Ramadan va et revient. C?est ancré dans les traditions, le petit Aksil sait cette année qu?il doit faire honneur à la notoriété de la famille. Préparer la pâte, chauffer l?huile, travailler le miel et ne plus perdre la tête durant la cuisson. Telle est la procédure à suivre durant le mois sacré, comme l?ont fait naguère son grand-père, son père et sa mère. Chez les Aksil, on entretient la tradition familiale chaque fois que ramadan arrive. Pour le prestige d?abord, le profit ensuite. Le local est évidemment la maison des parents qui se transforme, à l?occasion de ce mois de gourmandise, en grand atelier qui enfièvre des centaines de personnes venant à pied et en voiture, souvent des régions aussi lointaines de Boufarik que Chlef, Lakhdaria et Médéa, où ce mets est fortement prisé surtout durant les longues soirées ramadanesques. Les Aksil sont tous à l?ouvrage. Des tonnes sortent chaque jour des dix poêles sur le feu à partir de 9h. «Nous travaillons beaucoup les commandes, mais nous n?oublions jamais notre chère clientèle. C?est notre label et nous sommes prêts à le préserver malgré tous les problèmes», assure Mohamed, un membre de la famille. Parmi ces problèmes : le prix du sucre et de la semoule. «Les prix sont élevés depuis quelque temps et cela va certainement se répercuter sur le prix de la zlabia.» Mais en tout état de cause, les prix de cette année ne seront pas loin de la fourchette de l?année dernière. Le petit Aksil doit impérativement avoir les jambes assez solides pour tenir 30 jours? Aujourd?hui, si certains font ce commerce par nécessité, d?autres le font parce qu?il fait partie de leur histoire. Ils ne s?en passeront pas pour tout l?or du monde. «El hamdoulillah, nous ne manquons de rien. Seulement, nous ne pouvons vraiment pas nous passer de la zlabia durant le ramadan, c?est notre histoire», nous confie la famille Chenoune. A la maison, la mère, les filles, les fils? tout le monde met la main à la pâte avec plus de motivation côté féminin. Des dizaines de particuliers et de revendeurs viennent de partout : d?Alger, de Boumerdès, de Tizi Ouzou, de Tipaza. Au détail, le kilo est vendu à 110 DA alors qu?en gros, il est cédé à 70 DA. Abdelkrim Aksil parle lui de prestige : «Nous n?avons pas le droit de décevoir nos clients.»