Villes européennes et italiennes Des différences apparaissent concernant la physionomie interne des villes ; trois aspects distinguent les communes italiennes des autres. D?abord l?aspect culturel : en Italie et dans le Midi français, les villes se sentent les filles de l'Antiquité romaine, reprenant leurs valeurs. Au nord, elles sont une création ex nihilo du Moyen-Age. Pour ce qui est de l?aspect social : au sud, on remarque une composition riche des élites urbaines : des seigneurs, des grands marchands et des évêques ; au nord, il y a unité des élites au sein du type social regroupant les seigneurs ou les ecclésiastiques. Les aspects politiques et institutions : au nord, les villes et leurs communes se développent à l'intérieur du monde seigneurial, par des chartes concédées par les seigneurs ; en Flandre et au Rhin, les villes arrivent à s'en détacher ; au sud, les villes deviennent leur propre seigneur et autour des évêques agissent les citoyens de la ville. Au XIIe siècle, les gens développent leur propre commune qui prend en main les affaires politiques, dialoguant en tête-à-tête avec l'empereur lui-même. Les communautés rurales L'essor de ces communautés est un fait du XIIe siècle ; il correspond à une seconde phase entre seigneurs et paysans, après la «piraterie seigneuriale» du XIe s. On voit apparaître alors des coutumes qui forment un équilibre entre les droits des seigneurs et ceux des paysans. Le renforcement des solidarités paysannes : indiscutablement, l'essor du village est source de solidarité. Les voisins se réunissent pour préserver leurs intérêts. Il se développe alors une idée de responsabilité collective par rapport au seigneur, qui correspond au développement des chartes de coutumes. C'est aussi la période des défrichements qui ont fondé des villes neuves bénéficiant de privilèges économiques et parfois même sociaux. Cette liberté acquise par ces nouveaux villages va se propager vers d?autres villages, par voie de contagion. Il y a une volonté donc de défendre les acquis des chartes de franchises. Les chartes de franchise : profil et contenu Ce sont les types même de la normalisation des rapports entre seigneurs et paysans, par le biais de traités juridiques. Elles fixent les limites aux droits paysans et seigneuriaux, elles mettent également en place une «liberté» personnelle des paysans. Les seigneurs en sont motivés par un besoin d'argent : la charte se monnaye, mais le plus souvent, le contexte conjoncturel est inconnu : les chartes suivent de loin les évènements. Leur contenu est fort variable. Mais toutes chartes concédées fixent les droits des deux parties. Ces chartes sont présentes dans l'ensemble du royaume, bien que tous les bourgs n'en disposent pas (les chartes ne concernent que 10 à 20% de l?impôt seigneurial de cette époque). (à suivre...)