En dépit d?une conjoncture difficile pour la profession, Hamid, cordonnier à Aïn Bénian, se montre serein. «Il y aura toujours du travail pour les artisans. Passion, minutie, sens relationnel, ce sont les clés d?une réussite pour notre métier», explique-t-il. Cordonnier de père en fils, il sait de quoi il parle. Pourtant, il voulait être menuisier. C?est en travaillant avec son père lorsque celui-ci a pris sa retraite, en mai 1998, que Hamid a appris à aimer ce métier. Depuis, il est devenu un vrai professionnel et a fidélisé une clientèle qui apprécie son travail. Mais à l?instar de nombreux collègues, Hamid est tributaire de clients peu pressés de récupérer leurs chaussures, «surtout au changement de saison. On a tendance à les oublier et cela prend de la place», observe l?artisan, qui va sans doute opter pour un payement à l?avance. «Cet argent dort, alors que j?ai payé mon fournisseur et certains clients ne reviennent jamais?Mon manque à gagner est d?environ 1 000 DA par mois», se plaint-il. Hamid garde les chaussures pendant trois mois avant de les revendre ou de les céder à un pauvre. La clientèle de notre artisan est essentiellement du quartier et de la périphérie.