Spectacle n Cette année, pendant ce mois de jeûne, l?animation artistique dans la capitale, Alger, est semblable à celle de l?année dernière. La programmation musicale de cette année n?est certainement pas reluisante, loin d?être différente de celle de l?an dernier. Proposer le même programme s?avère à la longue lassant et rébarbatif. Ainsi, l?on tombe vite dans la redondance ; pareille programmation constitue la preuve d?un travail facile, fait dans la précipitation et un esprit de bricolage. Et il réduit, par ailleurs, la culture à sa plus simple expression : prosaïque et sans aucun intérêt. Il y a absence de ce souci de bien faire. Les établissements chargés de l?organisation des spectacles, à l?instar de Arts et Culture ou de l?Office national de la culture et de l?information, principaux acteurs sur la place d?Alger, travaillent, comme chaque année, avec les mêmes artistes avec lesquels ils ont, à la longue, établi une relation amicale qui, semble-t-il, leur permet de négocier au mieux les cachets. Comme chaque année, le genre musical prédominant est l?arabo-andalou et le chaâbi. Il y a absence d?initiatives nouvelles, celles qui privilégient l?innovation. Rares sont donc les soirées où la scène est offerte à de jeunes groupes faisant dans un tout autre style que celui auquel nous sommes tous les ans habitués. La salle Ibn-Zeydoun (Ryad el-Feth) offre, toutefois, l?occasion à de jeunes formations musicales de monter sur scène. Mais il se trouve qu?il y a, là aussi, reprise quasiment des mêmes artistes chaque année, ou bien de ceux qui s?y sont produits tout au long de l?année, avant même le ramadan. Il s?agit, en effet, d?une pratique courante de voir des noms qui reviennent pour animer les veillées ramadanesques. Le Théâtre national, quant à lui, a élaboré un programme consacré seulement au 4e art, mais les pièces qui seront présentées au public durant ce mois ont été déjà jouées pendant toute l?année. La programmation n?apporte pas, de ce fait, quelque chose de nouveau. Pour sa part, la Cinémathèque d?Alger fait, elle aussi, dans la redondance : elle puise dans les archives pour sélectionner, chaque soir, une affiche. Il s?agit là aussi de déjà-vu. Rien de nouveau qui peut intéresser le public. Et si la salle connaît une affluence plus ou mois régulière, c?est parce que les gens n?ont pas d?autre choix ; c?est l?oisiveté qui justifie leur présence. Pour conclure, les organisateurs, au lieu de réfléchir sur une programmation ambitieuse et attrayante, se contentent seulement de concocter, d?improviser une affiche modeste, une programmation sans imagination ni audace.