Le cinéaste mauritanien Abderrahman Sissako donnera, prochainement, le premier tour de manivelle de son dernier film, Le tribunal. Le scénario de ce long-métrage qui sera tourné, en partie, à Bamako, évoque les problèmes socio-économiques qui s'aggravent en Afrique en raison, notamment, de l'application des politiques de réformes structurelles exécutées par les pays du continent noir sous la supervision du fonds monétaire international et de la banque mondiale, a précisé le cinéaste lors d'une conférence de presse à Nouakchott. Le réalisateur, établi en France et lauréat de plusieurs distinctions dont le prix du festival du film africain de Ouagadougou, a indiqué que le scénario du film est conçu comme une sorte de tribunal populaire, saisi par la société civile africaine, qui désapprouve, dans une pétition présentée au dit tribunal, la situation de pauvreté induite par l'application des politiques économiques imposées par des institutions financières internationales. Il s'agit, a-t-il ajouté, de mettre l'accent sur les souffrances de la société africaine écrasée sous le poids de la pauvreté, de la famine et de la maladie «d'où cette envie irrépressible chez ses enfants d'immigrer clandestinement vers les pays du Nord».