Nutrition Aucune enquête alimentaire n?a été réalisée jusqu?à aujourd?hui en Algérie. Pourtant, ce genre de procédé est plus que nécessaire pour avoir une explication un peu exhaustive sur le comportement alimentaire des Algériens. Cette méthode doit, en principe, permettre de proposer à la personne concernée une alimentation plus adaptée. Le semainier est la technique la plus couramment utilisée, mais on peut lui préférer le questionnaire direct plus spontané, donc moins biaisé. Là aussi, aucune étude n?a été faite dans ce sens. Un seul élément de réponse peut nous être utile pour savoir comment se comportent nos concitoyens avec les aliments : il s?agit du pouvoir d?achat. La continuelle érosion de celui-ci laisse un impact direct sur le fait de manger oui ou non à sa faim, mais surtout connaître si les aliments consommés par les Algériens ont une forte charge calorifique ou non. Dans le recensement général de 1998 et sur le rapport national sur le développement humain pour l?année 2001 du Cnes, il est mentionné qu?une famille nombreuse (cinq personnes au minimum), ce qui est d?ailleurs la moyenne dans l?ensemble des familles algériennes, doit dépenser mensuellement plus de 13 000 DA pour une alimentation convenable. Au-delà, on peut évoquer sans équivoque qu?il s?agit de cas de malnutrition ; mais quand on sait que le Smig ne dépasse guère, à l?heure actuelle, les 8000 DA, l?on peut de facto dire qu?en plus des autres dépenses contraignantes pour les ménages (charges et autres factures salées, dépenses pour les vêtements, articles scolaires et médicaments?), l?Algérien arrive très rarement à atteindre le seuil minimal des 2 000 calories/jour, reconnu comme norme mondiale pour une alimentation saine et acceptable avec la consommation des aliments riches en vitamines C, et B, calcium et fer, soit les quatre composants vitaux. Il va sans dire que le mode de vie social a un impact direct sur le mode alimentaire. Outre la cherté de la vie, l?Algérien a des contraintes hors domicile auxquelles il doit faire face : un petit déjeuner rapide ou ignoré par manque de temps, par exemple ou un repas de midi souvent pris hors de la maison et de toute façon peu équilibré encore par manque de temps, grignotages de rattrapage et, enfin, repas du soir peu convivial et pas du tout copieux. Ce sont là autant de facteurs qui rendent le mode alimentaire totalement débridé, laissant ainsi un terrain fertile à des maladies très souvent fatales. L?exemple édifiant demeure incontestablement : la montée en flèche des patients anémiques dans les hôpitaux.