Annoncé comme le fléau des années à venir, ce phénomène risque de se placer loin devant le grand banditisme, la délinquance juvénile et autres maux sociaux. «La criminalité économique et financière risque de nous donner du fil à retordre dans les années à venir», dira le colonel Smaïl Hallab, directeur des projets de développement de la Gendarmerie nationale. Intervenant ce matin sur les ondes de la Chaîne III, il indiquera que ses services s?attellent déjà à faire face à cette nouvelle forme de criminalité. La prévention commence par la formation. Ainsi, des cadres de la Gendarmerie nationale sont en formation dans plusieurs pays, à l?image de la Grande-Bretagne, qui prend en ce moment en charge huit experts algériens pour les initier aux techniques de la lutte contre la criminalité. Au total, ils sont 130 éléments de la Gendarmerie nationale envoyés vers des horizons divers pour revenir avec un capital expérience qui leur permettra de faire face à la criminalité économique et financière. Ces cadres viendront occuper le futur Institut national de criminalistique et de criminalité qui sera opérationnel dès avril 2006. Ce projet s?ajoutera aux autres structures déjà mises en place par les pouvoirs publics dans leur effort de lutte contre le crime économique, à l?image de la cellule de traitement des renseignements financiers. Cette structure administrative indépendante est placée sous l?autorité du ministère des Finances. Mise en place en 2002, les membres de son conseil ont été désignés en 2004. Elle est chargée du dossier du blanchiment d?argent ainsi que de celui du financement du terrorisme. Au début de l?année en cours, un projet de loi sur le blanchiment d?argent a été adopté par l?APN. Il comporte trois textes d?une importance capitale, dont celui relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d?argent et le financement du terrorisme. Concernant, l?institut de criminologie, cet édifice offrira un cadre dans lequel les futurs experts en criminologie pourront élucider et mettre à nu différentes affaires qui nécessitent un certain savoir-faire et un matériel hi-tech. «L?institut du XXIe siècle» comme l?a qualifié le colonel Hallab, permettra également la mise à niveau du personnel de gendarmerie. Certes, pour l?heure l?Algérie reste peu touchée par le phénomène du blanchiment d?argent, comme l?a indiqué le président du Comité de lutte contre le blanchiment d?argent sale, Roger Louis Cazalet, lors d?une journée d?étude organisée en juillet dernier. Classée 80e sur le plan mondial, l?Algérie tente de se mettre à l?abri avant que le phénomène ne prenne des proportions alarmantes.