Résumé de la 4e partie n Malek est venu assister au mariage de son frère et de la femme qu?il aime? Il est ulcéré par les propos ironiques de son frère. La fête bat son plein. On chante, on mange, on boit? Il est contraint de participer au service, de sourire aux gens, de recevoir même les félicitations des convives. Nacer, en costume d?alpaga et en n?ud papillon, est radieux. Il s?est départi de son ironie à son égard, mais il lui parle très peu. Juste quelques mots sans importance. Et puis, l?heure d?aller chercher la mariée arrive. Elle habite à une dizaine de mètres et on peut se rendre chez elle à pied, mais pour sacrifier à la tradition du cortège nuptial, on a décidé qu?on l?emmènerait faire un tour en voiture, avant de la déposer au domicile conjugal. En plus du véhicule de la mariée, orné de fleurs, il y aura une dizaine de voitures pour faire le tour des quartiers. Selon la tradition, c?est le père ou le frère du marié qui prend place dans la voiture de la mariée, à côté du chauffeur ; la mariée, elle, sera entourée de deux femmes, une de ses parentes et une femme de sa belle-famille. ? Monte dans la voiture de la mariée, dit Slimane à Malek. ? Moi ? dit le jeune homme, surpris. ? oui, tu es bien le frère du marié ! ? Mais c?est à son père que revient cet honneur ! ? Et moi, je veux te faire cet honneur ! Après tout, tu es le plus instruit de la famille ! Et pas moyen de faire changer d?avis à Slimane. La mort dans l?âme, il monte donc dans la voiture. Quand on s?arrête devant la maison de Djamila, pour l?emmener, il pense s?enfuir, mais il est collé à son siège. La mariée monte sous une salve de youyous. Il ferme les yeux, mais quand il les ouvre, il ne peut s?empêcher de glisser son regard sur le rétroviseur intérieur et il découvre le visage de Djamila. Elle aussi le regarde. Et il lui semble qu?elle pleure. Il est bouleversé et fait le geste de se retourner pour lui parler, mais la voiture démarre et il se ravise. De toute façon que peut-il dire à la mariée, devant ces gens ? Tout au long du trajet, il ne soufflera mot et quand la voiture s?arrête à la maison, il s?empresse d?en descendre. Il va droit devant lui, sort du bourg et se retrouve, sans qu?il sache comment, en rase campagne. Là, il laisse éclater sa douleur. «Mon Dieu, pourquoi m?infliges-tu ce châtiment ? Quel mal, quel péché ai-je commis pour être puni de la sorte ?» Il pense tuer ou se tuer, il veut partir tout de suite, déserter même. Il voudrait qu?on le reprenne et qu?on le jette en prison pour le restant de ses jours, voire même le mettre devant un peloton d?exécution ! Tout, sauf voir Djamila lui échapper. Il finit par se calmer et même se raisonner. A quoi bon se torturer, puisqu?on ne peut pas arrêter le cours des choses ? Son père, sa mère, Nacer même doivent l?attendre. Des convives le demandent peut-être. Il ne saurait être absent plus longtemps. Alors, prenant son courage à deux mains, il rentre. Ses parents l?attendent en effet. «Où étais-tu passé ? Nacer t?a demandé à plusieurs reprises.» (à suivre...)