Résumé de la 6e partie n Après la mort de son grand-père, Gilles de Rais, qui n?a plus personne pour le freiner, donne libre cours à ses instincts? Les deux cavaliers qui parcourent le village ne sont pas venus pour prélever les impôts. Au contraire, ils viennent proposer du travail au château du seigneur. Pas pour les adultes, mais pour les enfants, plus spécialement les jeunes garçons. Ils s?approchent d?un taudis près duquel se tient un enfant d?une dizaine d?années. «Petit, où sont tes parents ?» Un homme et une femme sortent aussitôt de la demeure. «C?est notre fils», dit l?homme. L?un des cavaliers fait tournoyer une bourse qu?il tient : «Notre maître est à la recherche de jeunes pages et nous pensons que votre fils pourrait faire l?affaire. ? Il servira son seigneur et il apprendra le métier des armes», ajoute son compagnons. Les parents se laissent convaincre sans difficulté. Le père empoche l?argent, tandis que la mère débarbouille son gamin. Peu après, il grimpe derrière un des cavaliers et s?en va, souriant, persuadé d?avoir un bel avenir devant lui. Ses parents sourient également en le regardant partir. Il ne leur manquera pas beaucoup puisqu?ils ont une ribambelle d?enfants et puis, ils pensent également que leur fils a beaucoup de chance. S?ils pouvaient savoir le sort que lui réservait «son» seigneur, ils courraient derrière les cavaliers et leur arracheraient leur enfant. Et si les hommes de Gilles de Rais leur demandaient des explications, ils leur diraient : «Nous voulons garder notre fils ! Pas question qu?il finisse dans la cheminée de votre horrible seigneur !» Un enfant qui sera souillé de la plus horrible façon, puis tué et jeté dans le feu. Ils seront des dizaines à le rejoindre au cours des mois et des années à venir. Cependant, même s?il continue à avoir des rapports avec le monde extérieur, Gilles de Rais s?isole de plus en plus. Il va même se construire son propre univers. Il a une armée, qu?il habille avec des uniformes qu?il a lui-même imaginés. Il a ses domestiques, sa cour, ses juges et même ses prêtres. Comme il aime beaucoup la musique, il a également fondé une chorale d?enfants qu?il écoute chanter avec ravissement. Il est vrai que les enfants ont des visages et des voix angéliques. Quelques uns d?entre eux finiront pitoyablement, dans la cheminée du seigneur. Souillés, poignardés puis brûlés. Gilles de Rais va se mettre à dilapider avec frénésie son immense fortune. Il donne des fêtes grandioses, décore à grand frais son château et, bien entendu, dépense de grandes sommes pour payer ses complices qui lui procurent des enfants. Les banquets qu?il donne régulièrement se prolongent tard dans la nuit et donnent lieu à des orgies. Mais le monstre sait aussi donner des divertissements plus paisibles, voire plus conformes à la morale. Ainsi, on peut écouter de la bonne musique et surtout on regarde des «mystères», sortes de pièces de théâtre tirées de récits religieux, joués par des acteurs professionnels. (à suivre...)