Résumé de la 5e partie n Gilles de Rais, après avoir libéré Orléans, échoue devant Paris qu?il veut prendre pour le roi. Il tombe en disgrâce et retourne chez lui, déçu. Son grand-père mort, il se retrouve livré à lui-même. Il pleure abondamment son grand-père et une fois le défunt enterré, il s?enferme dans ses appartements et ne veut voir personne. La mort lui fait peur, mais en même temps l?attire. A-t-il pensé, la vie ne valant plus d?être vécue, à en finir, à rejoindre ce grand-père qu?il aimait tant ? On l?ignore mais désormais, il a choisi sa voie : se livrer entièrement et sans limite à ses instincts, satisfaire cette pulsion de mort qui le hante depuis l?enfance. Gilles de Rais est pourtant un croyant et il n?ignore pas que le crime est puni, mais il croit que Dieu, ainsi qu?on le lui a enseigné, acceptera son repentir. Nous reviendrons plus loin sur cet aspect de sa personnalité. On ne connaît pas le nom de sa première victime, mais il évoquera, au cours de son procès, les circonstances du meurtre. C?est l?un des nombreux adolescents qui gravitent dans son entourage et qui lui tiennent lieu de pages. Il s?enferme avec lui dans une chambre du château où il a pris soin de faire allumer un grand feu. Le jeune garçon, qui connaît les m?urs de son maître, se laisse faire et le suit sans méfiance sur sa couche. Mais il n?a pas aperçu le poignard que l?homme a glissé sous l?oreiller. Le moment venu, le monstre, d?une main puissante, bâillonne sa victime et de l?autre lui plonge le couteau dans le flanc. Les cris de l?enfant sont étouffés et, lentement, il se vide de son sang. Gilles maintient impitoyablement le frêle corps sous son poids, jusqu?au dernier soubresaut. Comme une bête rassasiée, il le lâche enfin. Il se lève, prend la pauvre dépouille et la jette dans le feu. Il restera longtemps à le regarder brûler. Il fera également brûler les draps tachés de sang pour faire disparaître toute trace de son crime. Seuls quelques complices seront mis au courant de ce qu?il fait : les mêmes hommes, acquis corps et âme au monstre, vont lui servir de rabatteurs. Ce jour-là, Gilles de Rais a découvert sa vocation. Après s?être cherché, pendant de nombreuses années, sur les champs de bataille, il a découvert que la seule façon pour lui de vivre et de se réaliser est de tuer. Non pas combattre des adversaires de sa stature et de son âge, mais mettre à mort des enfants, des êtres faibles et innocents qu?il entreprend, auparavant, de souiller. Qu?importe s?il a commandé des armées, s?il a été maréchal : il ne se revendiquera plus désormais que d?un titre, celui de tueur. Il ne cherchera plus qu?un seul plaisir : celui de faire couler le sang de victimes innocentes et d?assister, jusqu?au bout, à leur agonie. Jamais un homme n?a atteint un tel sommet dans l?horreur et la dépravation. Ses contemporains seront horrifiés quand le monstre sera découvert, mais n?a-t-il pas donné, sur les champs de bataille, des preuves de cruauté et d?inhumanité ? Mais à l?époque, il remportait des victoires pour les seigneurs ou le roi et tout le monde l?applaudissait. D?ailleurs, il ne va pas définitivement rompre avec le passé, puisqu?il répondra encore aux sollicitations et fera la guerre. Il massacrera encore des dizaines d?ennemis mais ses victimes favorites resteront les enfants? (à suivre...)