Mémoire Le Théâtre national algérien a organisé une cérémonie forte en émotion en hommage aux doyens du théâtre et du cinéma algériens. Depuis quelque temps, le ministère de la Culture et de la Communication s?est inscrit dans une louable initiative qui consiste à rendre hommage à tous ceux qui ont fait notre culture et l?ont honorée. Dans ce cadre, un hommage a été rendu, hier, mardi, au Théâtre national algérien, aux doyens du cinéma et du théâtre, à savoir Abdellah Ouriachi, Abdou Bouziane et Ahmed Bedjaoui. Mais l?hommage le plus fort, le plus vibrant a été celui rendu à Yahia Benmabrouk, alias L?Apprenti. Dans une allocution, Khalida Toumi a tenu à honorer tous les artistes algériens et, du coup, a précisé le rôle de l?artiste dans la société. «Il n?y aura pas d?art et de culture sans l?artiste», déclare-t-elle à l?assistance. Et d?ajouter : «Le ministère travaille à la mise en place d?un dispositif en vue de l?amélioration de la condition de l?artiste.» C?est, en effet, une promesse qu?elle a faite, avec c?ur et raison, aux artistes présents et devant l?assistance. On peut en déduire que la ministre s?est engagée personnellement à mettre en place un statut de l?artiste, ainsi qu?un syndicat préservant ses intérêts matériels et moraux, lui assurant, par conséquent, son avenir. Une promesse qu?elle compte tenir. Un engagement envers tous ces artistes qui n?ont cessé de contribuer à façonner notre culture. En cette circonstance marquante et riche en émotion, une pièce de théâtre a été jouée. Ecrite par Benguettaf, l?actuel directeur du Théâtre national algérien, Répétition, campée par Kamel Benabbès, Mohamed Abbas et Nidhal, raconte l?existence de l?artiste, les difficultés qu?il rencontre au quotidien et qui l?empêchent de s?accomplir. Il se trouve qu?au cours des répétitions, le responsable de la salle, donc le directeur de l?établissement, demande aux artistes de quitter les lieux pour les céder à un parti politique pour son meeting. Les comédiens n?ont pas d?autre lieu où répéter, le metteur en scène leur dit : «Rendez-vous au café du rond-point.» Une réflexion très significative, puisqu?elle reflète l?importance minime accordée à la culture ; celle-ci est considérée comme quantité négligeable.