Planches n Le rideau s'est levé, jeudi, au théâtre national, sur la seconde édition du festival national du théâtre professionnel. Lors de la cérémonie d'ouverture, et dans un décor extrait d'El-Bouqala, une pièce écrite par Fouzia Laradi et mise en scène par Hassan Sid Ahmed Kara, et dont la générale a été dernièrement donnée, un vibrant hommage a été rendu au théâtre et père des autres arts, au cours d'une cérémonie. Y ont été honorés, aussi bien par la ministre de la Culture que par le directeur du Théâtre national et commissaire du festival, une trentaine d'hommes et de femmes du théâtre algériens (Omar Zebdi, Fadhila Assous, Djamel Ben Saber, Farida Amrouche…) et arabes (Mouna Ouacef de Syrie, Halima Daoud de Tunisie, Youcef El Ani du Koweït…). C'était donc dans un décor mauresque, authentiquement inspiré d'une demeure algéroise, celle de la Casbah, que l'ouverture officielle du festival a eu lieu. Il est à souligner que El Bouqala qui raconte un mariage algérois, recrée les scènes d'antan à travers le patrimoine matériel et l'oralité comme la bouqala ainsi que les us et traditions ; et dans cette ambiance typiquement algéroise, une manière de mettre l'exergue sur une culture citadine, donc raffinée, que les protagonistes de la pièce interprétée par Fatiha Berber, Aïda Guechoud, Bahia Rachedi… font appel à ceux à qui l'hommage allait être rendu, et cela dans un jeu de mots et en un tour de verbe poétique, alternativement ponctué par le vœux – et l'énigme – de la bouqala. Approchés avant la cérémonie d'ouverture du festival, les noms du théâtre algérien ont exprimé leur joie. «Il n'est jamais trop tard pour nous honorer», a estimé Mustapha Chagrani pour qui «cet hommage se veut certes un moment de reconnaissance mais également un temps de retrouvailles avec les amis et collègues.» Quant à Doudja et à Nadia Talebi «c'est un véritable honneur que de se rappeler de nous et du travail que nous avons fait.» Abdelkader Tadjer, qui a écrit et mis en scène dernièrement sa pièce Madinet El Houb (La cité de l'amour), a également exprimé sa joie. «Tout ce que je peux dire, c'est que je suis heureux.» Pour sa part, Omar Tayan s'est félicité de cette initiative. «Je suis heureux que le théâtre national se soit rappelé non seulement de moi mais de tous ceux qui se sont illustrés sur scène. C'est une louable initiative parce qu'il s'agit d'un devoir de mémoire», a-t-il indiqué, avant de saluer, à son tour, tous ceux qui ont marqué la mémoire des planches algériennes. «Je tiens, à cette occasion, à rendre, à mon tour, hommage aux femmes et aux hommes de théâtre, à savoir Keltoum, Nouriya, Larbi Zekkal, Abdelkader Alloula, Rouiched, Mustapha Kateb… Ce sont des gens qui, par leur talent et surtout pour leur amour de l'Algérie, ont donné le meilleur d'eux-mêmes.» «Je ne suis pas un candidat aux hommages, la seule chose qui m'importe et compte beaucoup plus pour moi, c'est bien sûr la vie culturelle, notamment le mouvement théâtral. J'estime que le meilleur hommage qu'on puisse rendre à une personne de théâtre, c'est de définir les contours d'une véritable politique théâtrale», confie Ahmed Cheniki, critique et homme de théâtre. Pour rappel, le festival se poursuit jusqu'au 13 juin.