L'expansion de l'Occident (XIe-XIIIe) La doctrine n'est pas seulement présente au Languedoc, mais dans toutes les régions les plus avancées de l'Occident, qui sont des pôles économiques et culturels. Il existe néanmoins deux régions principales : le Languedoc et la plaine du Pô. Mais la religion cathare n'est majoritaire nulle part ; ses membres sont en majorité la petite aristocratie seigneuriale. Mais finalement, le plus dangereux pour la papauté était la possibilité des Cathares de mettre en place une contre-église basée sur une spiritualité apostolique et de pauvreté. Les Cathares semblaient en mesure de développer une structure conduisant à l'essor d'une véritable religion ne remettant pas en cause la suprématie seigneuriale. Les Vaudois et les Humiliés Les mouvements vaudois et humiliés sont deux exemples de la spontanéité laïque. Les Vaudois furent fondés vers 1170, à Lyon, par Vaudès ou Valdès. Ils n'ont pas pour centre d'intérêt de concurrencer la religion catholique. Au contraire, ses adhérents se font remarquer par une lutte anti-hérétique, contre les Cathares notamment. Seulement, la raison principale de leur excommunication est dans la prédication laïque. Vaudès apparaît, dès le départ, comme un chantre de la vie apostolique. Il va alors prêcher en public, traduisant des morceaux choisis de la Bible en langue vernaculaire. Il choisit ses disciples parmi les hommes, mais aussi les femmes. Il prêche sans en référer à l'église et surtout, il n'obéit pas à l'évêque ! L'église ne contrôle plus alors le monopole de la transmission de la parole divine, soit par le clergé séculier, soit par le clergé régulier. L'église se rend compte que derrière l'hérésie vaudoise se trouve une spiritualité urbaine. Elle va alors essayer de réintégrer ces hérésies dans des ordres religieux. Au début XIIIe siècle, Innocent III autorise les Humiliés à prêcher, mais avec des réserves. Ils vont être transformés en ordres laïques : la congrégation des Humiliés est divisée en trois paliers, des plus laïcs aux plus religieux. Les ordres mendiants : essor d'une spiritualité catholique Ce sont des congrégations de frères qui vivent ensemble, en ville, pratiquant l'étude. Mais en même temps, ils suivent les courants de l'église catholique, obéissant à la hiérarchie ecclésiastique romaine. Les débuts sont parallèles entre dominicains et franciscains. Même l'organisation des deux ordres mendiants est semblable. C'est une organisation qui est hiérarchisée et d'envergure européenne. Les Franciscains Ils sont aussi appelés les frères mineurs. François d'Assise est né en Ombrie en 1181. Eduqué dans une culture chevaleresque, il va se convertir et se dépouiller de ses biens. Il va se retirer, vivre selon l'humilité avec l'obéissance à l'église romaine et la pénitence. Puis Claire le rejoint et fonde l'ordre des Clarisses. Cet ordre va se doter d'une règle en 1223. (à suivre...)