L'expansion de l'Occident (XIe-XIIIe siècles) On assiste à partir du XIe siècle à une expansion durable d'un Occident chrétien de culture romano-germanique. La chronologie est parallèle à celle du défrichement, mais on s'occupera, ici, du dépassement des cadres carolingiens de façon militaire... Au départ, le noyau est celui du monde carolingien ; les marges sont alors la Sicile, l'Espagne, l'archipel britannique ; à l'est les clans slaves ; au nord un magma scandinave. Les aspects politiques A partir du XIe et du XIIe se situe le premier siècle du développement du marché et de la monnaie. On distingue trois pôles : le premier est constitué par les Pays-Bas, les Flandres et la vallée du Rhin ; s'y développent des villes marchandes de traitement de matières premières, et se greffe à partir du XIIe-XIIIe siècles, l'essor de nouvelles villes marchandes liées aux liens commerciaux vers la Baltique. Le deuxième pôle est fondamental pour les échanges ; ce sont les grandes villes de foires. Le troisième pôle : les villes italiennes qui apparaissent comme les centres fondamentaux des échanges internationaux avec l'essor d'activités proto-industrielles ; c'est le cas de Pise, Gênes ou Venise. Renouveau de la spiritualité au XIIIe siècle Le regain de spiritualité est une des conséquences du renforcement politique, et dogmatique de l'église et de la papauté. En regardant les aspects religieux, c'est au XIIe siècle, que l'obéissance à l'église voit l'hérésie considérée comme un crime de lèse-majesté. C'est ce qui explique les croisades internes contre les Cathares. La répression oblige l'église à rendre plus claires ses positions par rapport aux nombreuses autres formes de religiosité pour distinguer les hérétiques des orthodoxes. Il y aura, d'une part, les Cathares et les Vaudois, de l'autre, les communautés religieuses. On a vu le renforcement du pape au XIIe siècle, et dans le même temps, l'augmentation du niveau de vie des masses rurales et urbaines. Face à ce double renforcement va se poser, dans ce monde occidental très chrétien, le problème de la sensibilité religieuse des laïcs. Avec la réussite de la réforme grégorienne, un fondement de la spiritualité est l'exaltation de la pauvreté avec l'essor des Cisterciens. Mais d?un autre côté, on constate l'enrichissement des structures et des pratiques du pouvoir. Cette contradiction va déboucher au XIIe siècle à l'essor spontané de la religiosité de clercs et de laïcs à la recherche des fondements véritables du christianisme. (à suivre...)