Contrairement à ceux desservant les villes du Sud, les bus vers le Nord, région enregistrant justement le plus de demandes, étaient très rares. Un véritable calvaire pour les voyageurs dont certains ont passé la nuit d'hier à la gare. Or beaucoup d?entre eux ont dû passer la nuit ici dans l?espoir de trouver une place. C?est ainsi que Mokrane B., chef de service à la gare routière du Caroubier, a voulu expliquer la situation des dizaines de voyageurs qui attendaient ce matin l?arrivée d?un bus pour les ramener chez eux pour l?Aïd. Ce responsable a souligné que les bus en direction des wilayas du Sud, à l?exemple de Biskra et d?El-Oued sont largement disponibles, mais les voyageurs à destination de ces wilayas sont rares.«J?ai passé la nuit ici avec mes deux fils. Hier je n?ai pas pu trouver de place, alors que j'avais fait la queue pendant plus d?une heure. Les places étaient toutes prises, on se bousculait devant les guichets. Il y a eu même des querelles et des bagarres», dit Omar, un voyageur de Chlef qui vient à peine de se réveiller. Une vieille femme avec, deux valises attachées à sa ceinture, dort encore non loin de lui. Devant les guichets, les voyageurs n?arrêtent pas de harceler les guichetiers par leurs questions : «S?il vous plaît, dite-moi la vérité, y aura-t-il un bus dans une heure ?», demandait une jeune étudiante au guichetier de la zone d?embarquement réservée à la wilaya de Tizi Ouzou. «Nous, on ne fait qu?encaisser une fois le bus sur le quai. Mais je ne peux pas pas vous dire s?il y aura des bus et quand? Il est 7 h 30 mn et aucun bus n?est encore arrivé sur les quais des lignes les plus demandées comme celles de Tizi Ouzou, Béjaïa ou Chlef», lui répond-il. « Alors que d?habitude, à cette heure-là , ils sont une dizaine, l?un derrière l?autre», explique un voyageur qui attend un bus en direction d?Akbou dans la wilaya de Béjaïa. Sur les bancs on retrouve des familles entières. «Je suis avec mon épouse et mes enfants on doit aller à Batna chez mes parents, mais je pense que je vais annuler cette visite faute de bus. Je viens de solliciter un taxieur , il a exigé de moi la somme de? 4000 DA. Je préfère retourner chez moi», explique Slimane, arrivé avec sa famille à 6 h. Les responsables de la gare routière routière du Caroubier se disent dépassés par cette situation. Il n?y a aucune loi qui oblige les transporteurs à travailler sans arrêt, ils sont libres de faire tout ce qu?ils veulent. Mais il faut dire que certains n'hésitent pas à profiter de la détresse des gens. Un exemple, durant les trois derniers jours, les bus qui assurent la ligne Tizi Ouzou-Alger, effectuaient 3 à 4 voyages par jour pour transporter plus de 12 000 voyageurs dans cette wilaya», explique, M, Mokrane B. Malgré les réponses négatives des guichetiers, les dizaines de voyageurs présents à la gare routière, préfèrent garder l?espoir. Quelques-uns font, de temps à autre, des tournées du coté des quais. «Peut-être qu?il y a un bus qui charge en dehors de la station», espère Hamza, un passager originaire d?El-Eulma à Sétif. Ce dernier se dit prêt à tout trouver une place.