Importance Avec une moyenne de 9 000 voyageurs par jour et plus de 600 arrivées de bus quotidiennes, la gare du Caroubier est un véritable lieu de transit qui couvre la majorité des wilayas du pays. Au niveau des zones d?embarquement réservées aux bus venant de Tizi Ouzou, les receveurs et les convoyeurs n?hésitent pas à suivre les voyageurs qui accèdent au quai pour les solliciter et les convaincre de monter dans leurs cars : «Vidéo !, climatiseur !, toilettes ! Avec nous, vous n?aurez que confort et quiétude ?», crient-ils à tue-tête. Un receveur confie : «Ici, c?est la loi de la jungle, nous n?avons que 15 minutes de stationnement à quai, alors tout est bon pour faire le plein et donc garantir une bonne recette, en plus nous allons faire un deuxième voyage. Il faut donc gagner du temps. Nous avons du pain sur la planche...» Dans l?enceinte de la gare, un hangar d?environ 5 ha, un mouvement incessant anime les lieux, des voyageurs de toutes les wilayas s?y trouvent. «C?est une vraie ville dans la ville», dit un voyageur de Médéa qui est pour la première fois dans cette gare. Il existe des dizaines de commerces, plus de 70, selon l?assistant du directeur commercial. Toutes les sociétés de services sont présentes, les P et T, les assurances, les banques. Des dizaines de restaurants, de cafés et des salons de thé offrent leurs services durant toute la journée. Cependant beaucoup de problèmes existent au niveau de cette gare. D?abord, les trois toilettes publiques qui, non seulement s?avèrent insuffisantes pour les 9 000 personnes qui transitent, mais aussi ne répondent pas aux normes. «Beaucoup de voyageurs se soulagent comme ils peuvent notamment aux alentours de cette gare, c?est ce qui explique les fortes odeurs qui empestent le coin», souligne un agent de sécurité. Autre problème, les prix exorbitants des consommations pratiqués par les commerçants. «La plupart des voyageurs qui viennent de l?intérieur du pays sont de condition modeste et ne peuvent se permettre un sandwich frites à 70 DA ou un déjeuner dans un restaurant à 200 DA», explique un jeune étudiant de Chlef qui préfère ramener un sandwich maison. Quant aux trois taxiphones au niveau de la gare, «ils sont insuffisants, surtout quand on sait combien la communication est vitale dans ces lieux. En outre, ils sont constamment occupés par des gens qui n?ont aucun sens du civisme et s?éternisent au téléphone, alors que normalement c?est uniquement pour les appels urgents», dit un propriétaire de taxiphone. Enfin, aucun hôtel, ni auberge ne se trouvent au niveau de la gare routière du Caroubier. «A maintes reprises, des voyageurs ont été contraints de passer la nuit à l?intérieur de la gare, un véritable calvaire surtout durant les nuits glaciales de l?hiver», dit un agent de sécurité.