Réaction n Lilian Thuram, défenseur de l'équipe de France de football et membre du Haut Conseil à l'Intégration, a indiqué être «énervé» par les discours entendus sur les banlieues. «Moi aussi, j'ai grandi en banlieue, a-t-il expliqué devant les caméras de télévision lors d'une conférence de presse à la veille de France-Costa Rica. Quand quelqu'un dit il faut nettoyer au Karcher... Il ne sait peut-être pas ce qu'il dit, Sarkozy. Moi, je le prends pour moi», a affirmé le champion du monde 1998 et champion d'Europe 2000. «Moi aussi on me disait: «Tu es une racaille.» Mais je ne suis pas une racaille. Ce que je voulais, c'était travailler. Il n'a peut-être pas saisi cette subtilité», a poursuivi Lilian Thuram, déclarant être «énervé» et souhaitant qu'on resitue ce débat sur la violence. «C'est assez délicat, on traverse une période difficile. On a mis le point sur l'insécurité. C'est quelque chose qui rassemble: qui ne veut pas vivre en sécurité? Le problème, c'est qu'il faut trouver des coupables. Et, derrière, on entend toujours les gens qui vivent dans les banlieues», a ajouté le défenseur de l'équipe de France, né à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). «Mais la violence n'est jamais gratuite. Il faut comprendre d'où arrive le malaise. Avant de parler d'insécurité, il faut peut-être parler de justice sociale. Les gens (en banlieue) n'ont peut-être pas de travail.» Lors du match amical France-Algérie en 2001 au stade de France qui avait dû être suspendu avant son terme en raison de l'envahissement de la foule, Thuram avait également tapé du poing sur la table, s'en prenant notamment aux jeunes qui avaient provoqué la suspension du match.