La nouvelle stratégie de l?Arpt, consistant à mettre hors d?état de marche un téléphone volé, va-t-elle dissuader voleurs et receleurs ? La victime du vol d?un téléphone portable doit se plier à une démarche en 3 actes. Premièrement : appeler le service clients de l?opérateur pour suspendre la ligne. Deuxièmement : déposer plainte auprès du commissariat de police ou de la brigade de la gendarmerie les plus proches du lieu du vol en fournissant le numéro IMEI du téléphone portable. Et, troisièmement, déposer une copie de l?attestation du dépôt de plainte auprès du service clients de l?opérateur. Suite à quoi, le téléphone, une fois volé, ne servira plus à rien. Est-ce suffisant pour une nette diminution du phénomène du vol des portables ? Le chemin paraît malheureusement encore long. Car si on peut bloquer maintenant un portable volé en suivant les trois phases, on est bien loin d?être sûr de mettre un terme à l?altération ou au maquillage de l?IMEI, ou ce qu?on appelle communément le flashage. Un délit passible fort probablement de deux ans d?emprisonnement, une fois le cadre juridique défini. Aujourd?hui, bon nombre d?officines de vente et de réparation de téléphones mobiles, et c?est un secret de polichinelle, débloquent des portables volés au profit des voleurs et des receleurs, moyennant une somme variant entre 500 et 1 500 DA. Un logiciel et quelques petites utiles astuces suffisent, comme on le sait, à rendre opérant un mobile volé. Ainsi, la victime restera toujours une victime même si elle effectue une course contre la montre en procédant aux trois exigences de l?Arpt qui donnent l?équation : portable volé = portable bloqué. L?année 2004 a enregistré 10 000 vols. Mais le chiffre donné par la Dgsn, qui ne prend compte, faut-il le préciser, que des dépôts de plainte, paraît loin de la réalité. Il y a, en effet, d?autres milliers de personnes détroussées qui ne voient pas l?utilité d?un dépôt de plainte, estimant que dans tous les cas, ils ne récupéreront jamais leur dû et se résignent, la mort dans l?âme, à aller acheter un autre portable. Et c?est justement en essayant d?instaurer ce «civisme perdu» que l?Arpt, les trois opérateurs Djezzy, Mobilis et Nedjma, la Dgsn et la gendarmerie nationale conjuguent leurs efforts autour des utilisateurs pour tenter, un tant soit peu, d?atténuer ce phénomène du vol sans cesse galopant.