Des vétérans, nostalgiques du bon vieux temps, regrettent que ce métier, incontournable dans la société, soit exercé par des personnes n'ayant aucune formation et que le Certificat d'aptitude professionnelle (CAP), exigé auparavant, ne soit plus de mise. Tout le monde a en tête une seule image du maçon : «Celui qui construit des maisons.» Mais c?est vraiment plus compliqué. «Il y a le maçon, le coffreur, le charpentier et le couvreur et chacun est spécialisé dans son domaine», explique un maître de travaux. Donc le maçon est un ouvrier qui réalise une construction en maçonnerie. C?est un bâtisseur qui donne corps aux désirs de clients en respectant le travail créatif des concepteurs. La maçonnerie est devenue, au XXe siècle, un métier indispensable pour le développement urbain des villes et des grandes agglomérations. En Algérie, cette profession est très prisée et le pays compte plus de 4 millions de maçons. Mais ce noble métier est devenu, depuis un certain temps, le métier de tout le monde. «Il suffit de se présenter à un entrepreneur en se déclarant maçon pour être embauché sur-le-champ. Aucun document n?est exigé. Aucune expérience n?est à démontrer et aucun critère n?est demandé», explique un conducteur de travaux dans un chantier à Ben Aknoun. Jadis un maçon, qui n?avait pas un Certificat d?aptitude professionnelle (CAP) délivré par un Centre de formation professionnelle (CFP), ne pouvait travailler en tant que maçon. «Ce métier est une science, on y enseigne des mesures, des combines et des plans. Aujourd?hui rares sont ceux qui savent (déchiffrer) un plan de construction», explique un enseignant dans un CFP à Baïnem.