Formation n Plus de 41 000 mécaniciens au niveau national ayant reçu une formation classique nécessitent un recyclage pour actualiser leurs connaissances. Telle est la déclaration d'El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, lors de l'inauguration, le 29 mai dernier, du Centre de formation et de diagnostic de véhicules de la marque Citroën, dans la zone industrielle de Réghaïa. A cette date, il a invité les responsables de cette firme automobile à ouvrir des unités de montage en Algérie en vue de réduire les coûts d'importation de véhicules. Il s'agissait, dans un premier temps, du recyclage d'une trentaine de mécaniciens de l'entreprise Naftal. Selon le ministre, «la formation est déjà lancée», avec celle des formateurs. Par ailleurs, une convention devait être signée entre les instituts de formation et le constructeur dans les jours qui suivaient l'inauguration. Une première a été signée avec l'Institut national spécialisé dans la maintenance mécanique d'El-Harrach. Aujourd'hui, les mécaniciens ne sont pas informés. Certes, ils ont eu vent de la déclaration du ministre, par le biais des médias, mais sans plus. Les professionnels s'interrogent : «Un recyclage c'est bien beau, mais pour qui ?» Le constat sur le terrain est ahurissant. La profession est exercée souvent par des jeunes exclus du système scolaire. En passant par la formation professionnelle, ils obtiennent un Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) qui, selon les anciens, n'est pas complet. Parfois, l'apprenti arrive sans aucune notion élémentaire en mécanique. Il faut tout lui apprendre. L'autre catégorie est celle qui apprend, tant bien que mal, le métier de façon traditionnelle. Certains résistent, d'autres abandonnent au bout de quelques jours. Beaucoup tâtonnent, souvent au détriment du client, qui ne possède aucun moyen de recours car la plupart des mécaniciens travaillent au noir et ne possèdent ni documents ni factures. Aucun contrôle n'est effectué auprès des garages de mécanique ouverts çà et là. La profession est exercée dans l'anarchie la plus totale, sans sécurité des biens et des personnes, parfois même au détriment des voisins, souvent complices, car le mécanicien du coin leur répare leurs véhicules. Ceux parmi les garagistes qui se conforment à la réglementation prennent des apprentis et signent des conventions. Ils se plaignent de la concurrence déloyale et de l'absence d'éthique.