Scène n 8h, aux chantiers de l'Aadl d?Ouled Fayet. Des maçons chinois sont à l??uvre. Ici tout le monde porte un casque, du simple ouvrier au conducteur de travaux. Ces images de civisme et de précaution suscitent la curiosité et l'étonnement chez nos compatriotes : «Je me demande comment ces Chinois peuvent supporter à longueur de journée ces casques en plastique en cette période de chaleur ! Je leur tire chapeau ! Moi je ne l?ai jamais porté ! et je ne le porterai jamais !», confie un jeune maçon recruté dans ce chantier depuis 6 mois. En effet pour ces petits «robots» chinois, le port du casque est obligatoire. Une plaque à l?entrée du chantier le mentionne clairement : «Il est interdit d?entrer dans le chantier sans casque», lit-on. Les maçons chinois sont également tous en combinaisons de travail. «Qu?il fasse chaud ou froid, ils les mettent, c?est le règlement chez eux», reconnaît un ouvrier algérien. Mieux, souvent on rencontre des travailleurs chinois dans la rue un casque sur la tête. Pour leurs collègues algériens cela ne veut rien dire. «Je ne supporterai jamais ces trucs ni le casque ni la combinaison. ça fait 20 ans que je suis maçon et je ne l?ai jamais mis», souligne Mohamed, maçon sur ce chantier. Les Chinois sont à l??uvre du petit matin au soir, ils ne quittent jamais leur lieu de travail. «Ils m?étonnent, ils sont comme des robots. Certains restent même plus de 4 heures en poste sans le quitter un seul instant», témoigne un commerçant dont le local fait face à un grand chantier de construction d?un supermarché à Chéraga. Le matin, souvent avant 8 heures, les ouvriers chinois attendent déjà devant le chantier. «C?est souvent comme ça, ils arrivent avant l?heure. En les voyant ainsi, on croirait qu?ils observent un sit-in. Contrairement à eux, nos maçons arrivent souvent en retard, quittent fréquemment leurs postes et même le chantier quand ça leur plaît, ils vont prendre un café dans le kiosque à côté toutes les 20 minutes», explique un garçon dans un café à Chéraga. Pour les méthodes de travail, c?est aussi le contraste. «Les Chinois utilisent des sauvetages, pratiquement à tous les niveaux du bâtiment qu?ils équipent d?un filet de protection. Ce n?est pas le cas des maçons algériens qui travaillent sur les mêmes chantiers et qui préfèrent exercer sans la moindre mesure de sécurité. Bien que le règlement l?exige aussi ici, ils préfèrent ne pas le respecter et comme nous avons un manque d?effectif, on laisse faire», souligne un conducteur de travaux dans un chantier à Ouled Fayet.